Polémique autour du choix de Jean-François Copé de devenir avocat

L'ancien ministre du Budget, président du groupe UMP à l'Assemblée, vient de rejoindre un grand cabinet d'avocat parisien en tant que collaborateur à temps partiel. Rien ne l'interdit mais la gauche y voit un possible conflit d'intérêts.

Curieuse polémique que celle qui se développe autour du choix du patron des députés UMP, Jean-François Copé, de travailler, à temps partiel, dans un cabinet d'avocats d'affaires. Député de Seine-et-Marne, maire de Meaux, président de communauté d'agglomération et du groupe UMP à l'Assemblée, il vient en effet de rejoindre le cabinet Gide Loyrette et Nouel comme collaborateur.

Rien n'interdit à l'ancien ministre du Budget d'exercer cette fonction. Le règlement de l'Assemblée stipule seulement que tout député ne peut "exciper ou laisser user de sa qualité" notamment "dans l'exercice des professions libérales". Et le code électoral interdit, lui, à tout député-avocat de plaider contre l'Etat, les sociétés nationales, les collectivités ou établissements publics.

Hormis ces restrictions, depuis de nombreuses années les grands cabinets d'avocats cherchent à attirer les hommes, ou femmes, politiques ayant exercé les plus hautes responsabilités, misant sur le fait que ces derniers pourront les faire profiter de leurs contacts et de leur carnet d'adresses. Il y a peu, le cabinet Jeantet affichait parmi ses associés le nom d'Hubert Védrine (ancien ministre) comme celui, d'ailleurs, de Jean-Pierre Jouyet (pas encore ministre).

Comme l'a rappelé Jean-François Copé, une quarantaine de ses collègues sont eux aussi avocats. "Certains sont devenus président de la république", a-t-il ajouté en allusion à Nicolas Sarkozy. Plaidant pour l'introduction d'une "véritable incompatibilité" dans le cadre de la réforme des institutions, François Hollande (PS) argumente en revanche qu'"on ne peut pas exercer un métier pendant son mandat parlementaire", a fortiori quand "il peut y avoir conflit d'intérêts".

Une allusion au fait que Gide Loyrette et Nouel a été conseil de l'Etat pour le projet de fusion GDF-Suez. "Je veillerai scrupuleusement à ne traiter aucun dossier qui concerne soit mes activités ministérielles antérieures, soit l'Etat", a affirmé pour sa part Jean-François Copé qui justifie sa nouvelle activité par un besoin de garder "les pieds sur terre".

L'argument de François Hollande, pour vertueux qu'il soit, a d'ailleurs ses limites. Un fonctionnaire, élu parlementaire, peut très bien cesser d'exercer ses fonctions précédentes pendant son mandat puisqu'il est assuré, à l'issue de celui-ci, de retrouver un poste. En revanche, la situation est nettement plus périlleuse pour un salarié du privé ou un professionnel libéral.

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