Infimières bulgares : le fils Kadhafi évoque un contrat d'armement avec Paris

Seïf el-Islam Kadhafi, le fils du numéro un libyen, révèle dans un entretien au Monde qu'un projet de fourniture d'armes par la France ainsi qu'une décision de justice au Royaume-Uni ont été déterminants dans la libération des infirmières

Une semaine après la libération des infirmières et du médecin bulgares retenus en Libye depuis 1999, le fils du numéro un libyen Seïf el-Islam Kadhafi révèle, dans un entretien au Monde daté de jeudi, deux aspects que les officiels français et européens "ont préféré passé sous silence" selon les termes employés par le quotidien: d'une part les détails d'un accord prévoyant d'importantes fournitures d'armements par la France à la Libye, et d'autre part le rôle joué par une décision de justice au Royaume-Uni sur le sort d'un ancien agent libyen, Al-Megrahi, emprisonné depuis 2001 à Glasgow pour sa responsabilité dans l'attentat de Lockerbie en 1988 qui avait fait 270 morts.

Ce dernier a été autorisé, fin juin, à faire appel de sa condamnation pour la seconde fois. Une décision qui a pesé pour beaucoup dans l'issue du drame des infirmières : le fils Kadhafi répond en effet "oui" lorsqu'on lui demande s'il existe un rapport entre l'affaire Al-Megrahi et celle des infirmières et du médecin bulgares. Il affirme avoir bon espoir que cet agent lybien soit renvoyé en Libye, ajoutant que des officiels libyens "étaient à Londres il y a un mois environ" pour en discuter.

Paris et Tripoli ont discuté le 25 juillet d'un projet de fourniture d'un réacteur nucléaire civil permettant la désalinisation de l'eau de mer, projet auquel le fils Kadhafi semble porter un moindre intérêt qu'à "l'affaire militaire" qui constitue le "coeur du sujet" selon lui, estimant qu'"une centrale nucléaire n'est pas essentielle pour la Libye". "Nous allons acheter à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 100 millions d'euros je pense", révèle-t-il au quotidien. "Ensuite, il y a un projet de manufacture d'armes, pour l'entretien et la production d'équipements militaires".

Si un embargo européen sur les ventes d'armes à la Libye a été levé en 2004, "un embargo non dit persistait contre mon pays" selon le responsable libyen. "Les Allemands, surtout, étaient réticents pour des ventes d'armes. Mais avec les Français, nous avons été en négociations depuis longtemps. Nous avons demandé à Sarkozy d'accélérer les choses. Maintenant que le cas des infirmières est réglé, c'est une occasion en or qui survient", ajoute-t-il, précisant que des "représentants" des groupes français Thales et Sagem "sont en Libye en ce moment même".

Seif el-Islam Kadhafi affirme qu'il n'a pas cru en la culpabilité des infirmières bulgares, mais qu'"elles ont malheureusement servi de boucs émissaires". Il affirme "qu'aucun argent libyen" n'a été versé aux familles d'enfants libyens malades du sida. "Ce que je peux dire, c'est que les Français ont arrangé le coup. Les Français ont trouvé l'argent pour les familles. Mais je ne sais pas où ils l'ont trouvé".
Latribune.fr

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.