L'Irak entre l'exécution de Saddam et de nouvelles victimes

L'ex tyran qui dirigait l'Irak a été exécuté samedi. Les pertes civils dans le pays atteignent des records. Les Etats-Unis viennent, eux, de perdre leur trois millième homme dans ce pays. George Bush refuse une nouvelle fois de parler de retrait des troupes américaines.

L'exécution, samedi, de l'ex dicateur irakien Saddam Hussein, n'a pas provoqué de débordement exagéré dans son pays toujours plongé dans le chaos. Des manifestations de colère et de tristesse ont bien sûr eu lieu dans son ancien fief de Tikrit. Mais rien de très spectaculaire ni de très violent. Cette exécution est intervenue en plein lancement des traditionnelles fêtes musulmanes de l'Aïd al-Adha.

De son côté, le président américain George W. Bush dont les forces occupent toujours l'Irak où elles n'ont pas réussi à rétablir la sécurité et le calme, a déclaré dimanche dans son message de Nouvel An que les Etats-Unis combattraient le terrorisme et oeuvreraient en vue d'un "Irak libre et unifié" en 2007.

"Vaincre les terroristes et les extrémistes est le défi de notre époque et nous répondrons à l'appel de l'Histoire avec confiance et lutterons pour la liberté sans vaciller, a déclaré George Bush.L'année dernière, l'Amérique a poursuivi sa mission qui est de lutter et de de gagner la guerre contre la terreur et promouvoir la liberté comme alternative à la la tyrannie et au désespoir. Au cours de la nouvelle année, nous resterons offensifs face aux ennemis de la liberté, renforcerons la sécurité de notre pays et oeuvrerons en vue d'un Irak libre et unifié".

Ce message du Nouvel An intervient alors que le président Bush est soumis à des pressions intenses pour décider d'une nouvelle stratégie en Irak, où, désormais, selon un nouveau décompte officieux, 3.000 soldats américains ont été tués depuis l'intervention militaire de mars 2003 dans ce pays pour renverser Saddam Hussein. L'armée américaine a annoncé la mort de 112 soldats américains en décembre, le mois le plus meurtrier pour elle en deux ans.

George Bush, qui doit faire connaître sa nouvelle stratégie pour l'Irak dans le courant du mois de janvier, a envisagé de renforcer les effectifs des troupes américaines, alors que des appels se font de plus en plus pressants aux Etats-Unis en faveur de leur retour au pays.

Le nombre de civils irakiens victimes de la violence politique a lui aussi atteint un nouveau record en décembre après avoir déjà fortement progressé le mois précédent, selon les chiffres émanant de fonctionnaires du ministère de l'Intérieur.

Les statistiques, qui sont considérées comme un indicateur sans toutefois recenser la totalité des morts violentes, font état de 12.320 civils tués en 2006, victimes d'actes répertoriés comme "terroristes" par les autorités irakiennes, dont la moitié au cours des quatre derniers mois.

Le ministère fait état de 1.930 civils tués en décembre, un bilan trois fois et demi plus élevé qu'en janvier (580), avant la montée des violences intercommunautaires qui a suivi, en février, l'attentat contre la mosquée chiite de Samarra.

Toutes les statistiques prêtent à controverse en Irak. Le chiffre de 3.700 civils tués en octobre, dernier bilan avancé par les Nations unies, basé sur des données du ministère de la Santé et de la morgue de Bagdad, a été jugé exagéré par le gouvernement irakien. Selon les chiffres de l'Onu, 120 civils en moyenne sont tués chaque jours.

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