Trichet homme de l'année pour le Financial Times

Dans son édition d'aujourd'hui, le quotidien financier britannique fait du président de la Banque Centrale Européenne (BCE) sa personnalité de l'année.

Le choix peut paraître surprenant: le Financial Times a décidé de faire de Jean-Claude Trichet sa "personnalité de l'année". Dans son édition de ce lundi, le quotidien financier britannique consacre une page entière au président de la Banque Centrale Européenne (BCE), afin d'expliquer les raisons de son choix. C'est sans conteste la façon dont Jean-Claude Trichet a géré la crise des subprimes, cet été, qui a emporté la décision du journal.

Selon le Financial Times, le président de la BCE est l'un des rares a être sorti grandi de cette crise, notamment grâce à la rapidité de sa réaction en plein mois d'août. Le quotidien raconte comment, depuis Saint-Malo où il passait ses vacances, Jean-Claude Trichet a su gérer la crise, avec pour seuls outils ses téléphones et un fax. Alors que le monde financier international est sans dessus dessous, il prend la décision d'injecter rapidement sur le marché interbancaire des fonds à vingt-quatre heures illimités. Au total, la BCE injecte près de 95 milliards d'euros.

Le quotidien retrace la carrière de Jean-Claude Trichet, le présentant comme "un puits de science maniant d'une main sûre le gouvernail financier de l'Europe". Il revient sur le parcours de ce lyonnais, ingénieur des Mines et énarque, resté dix ans durant à la tête de la Banque de France, avant de succéder à Wim Duisenberg à la tête de la BCE. Le Financial Times décrit aussi sa façon de travailler et rappelle une de ses devises favorites, empruntée à Napoléon: "un bon croquis vaut mieux qu'un long discours".

Le Financial Times reconnaît certes que la crise des subprimes n'est pas terminée. "Les décisions initiales de la BCE ne sont pas la panacée. Les marchés financiers restent nerveux alors que la fin de l'année approche", estime le quotidien, rappelant que la BCE a injecté la semaine dernière 348,6 milliards d'euros à deux semaines dans le marché monétaire. Mais le Financial Times juge prépondérant l'ascendant acquis par Jean-Claude Trichet en tant que banquier central en cette année 2007. Et de citer Jim O'Neill, directeur des études mondiales de Goldman Sachs, selon lequel "Trichet est le banquier central le plus expérimenté, et de loin, surtout depuis qu'Alan Greenspan n'est plus là". Une référence de taille pour le FT.

Trichet: la lutte contre l'inflation reste prioritaire
Dans un entretien publié aujourd'hui par le Financial Times, le président de la Banque Centrale Européenne proclame une fois de plus sa détermination à faire de la lutte contre l'inflation une priorité. "Ce qui est décisif, ce sont les effets de second tour. Nous avons là un risque et j'ai été très clair en disant au nom du Conseil des gouverneurs que nous ne laisserions pas ces effets de second tour se matérialiser", précise Jean-Claude Trichet. La BCE avait déjà estimé, lors du dernier Conseil des gouverneurs le 6 décembre, que les risques inflationnistes étaient en hausse dans la zone euro, du fait de la progression des prix pétroliers, des matières premières et de l'alimentation. Elle avait alors maintenu son taux de refinancement à 4%. L'inflation dans la zone euro s'est élevée à 3,1% en novembre, au plus haut en six ans et demi.

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