Vladimir Poutine prêt à devenir le Premier ministre de Dimitri Medvedev en 2008

Le président russe accepte officiellement de prendre la tête du gouvernement si Dimitri Medvedev, donné comme grand favori de l'élection présidentielle de mars 2008, est élu. Un tour de passe-passe institutionnel qui assurera la pérennité de Poutine au pouvoir.

Un pas de plus vers une démocratie Russe très ... singulière ! Le président russe Vladimir Poutine a annoncé ce lundi qu'il accepterait de devenir Premier ministre si le candidat du parti au pouvoir "Russie unie", Dimitri Medvedev, est élu président en mars 2008. "Si les gens accordent leur confiance à Dimitri Anatolievitch Medvedev et s'il est élu président, alors je serai prêt à continuer mon travail en tant que chef du gouvernement", a déclaré le président sortant lors d'un congrès de "Russie unie" à Moscou.

Le Premier vice-Premier ministre Dimitri Medvedev, 42 ans, doit recevoir l'investiture du parti dans la soirée. Mais qu'on se rassure ! Dès le 11 décembre, Dimitri Medvedev avait demandé, à Vladimir Poutine de devenir son Premier ministre, s'il était élu.

Le président de Russie unie, Boris Gryzlov, comme s'il voulait reproduire les congrès de l'ère soviétique, a qualifié Vladimir Poutine de " leader national" au début du congrès. "Nous soutiendrons bien sûr la nomination de Vladimir Poutine comme chef du gouvernement", a-t-il dit, fort de la majorité écrasante remportée par Russie unie aux législatives du 2 décembre, soit les deux tiers des sièges de la Douma (chambre basse du parlement). On se demande comment le général de Gaulle, qui traita en son temps les députés de "godillots", aurait qualifié ceux de la Douma.

"Nous avons des relations de confiance (avec Dimitri Medvedev). C'est un homme fiable et honnête", a poursuivi Vladimir Poutine vantant les mérites de son dauphin qui a toutes les chances d'être élu, fort du soutien présidentiel et de la machine du Kremlin, du verrouillage quasi absolu de la presse et des grands médias, et de la maîtrise gouvernementale des fonds publics et parapublics. "Je peux dire que sa priorité dans la vie est la défense de l'Etat et des citoyens. Il ne faut pas avoir peur de lui confier les rênes du pays", a-t-il ajouté.

Prenant à son tour la parole, Dimitri Medvedev, dont la prestation a été presque éclipsée par celle de son mentor, a aussi insisté sur la portée d'un tandem avec le président sortant - qui reste l'homme politique le plus populaire de Russie - et promis de "travailler à plein rendement". "Avec Vladimir Poutine, nous pourrons régler ensemble les missions les plus difficiles et les plus vastes. Je ne doute pas que Vladimir Poutine va utiliser ses ressources immenses (...) pour le bien de la Russie", a-t-il ajouté.

En France, d'aucuns reprochent au président de la république Nicolas Sarkozy de trop s'exposer au détriment de son Premier ministre, François Fillon. En mars prochain, la Russie s'apprête à faire l'exact contraire.

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