EADS intéressé par des activités de Safran

Louis Gallois, le patron du groupe d'aéronautique et de défense dit être intéressé par des actifs du groupe Safran, issu de la fusion de Sagem et Snecma. Cette annonce intervient alors qu'Airbus, filiale à 100% d'EADS a entériné son plan social concernant 1.138 suppressions de postes en France.

Louis Gallois, président d'EADS a indiqué qu'il était "ouvert si Safran voulait vendre certaines de ses activités", lors d'une conférence de presse jeudi à Elancourt. "Il y a des synergies possibles avec certaines activités de Safran", a expliqué Louis Gallois. Le groupe français Safran est issu de la fusion en 2005 du motoriste Snecma et de l'électronicien Sagem. Cette déclaration intervient tandis que des rumeurs de rapprochement entre Safran et le groupe français d'électronique de défense Thales sont récurrentes.

S'exprimant dans le cadre d'une conférence de presse, à l'occasion de l'inauguration d'un centre technologique de la division défense et sécurité du groupe à Elancourt (Yvelines), Louis Gallois a également indiqué que le groupe devait être prêt à prendre des décisions face à la faiblesse du dollar. "Quand le dollar recule de dix centimes, nous perdons un milliard d'euros sur un an. Pour l'instant nous sommes protégés par des couvertures courant sur 2008, 2009 et la moitié de 2010, a explique le patron d'EADS. "Il faudra voir à quel moment nous devrons prendre une décision. Mais il n'y a aucune urgence. Dans tous les cas, nous devons être extrêmement prudents et prêts à prendre une décision", a-t-il ajouté, alors que la semaine précédente, Fabrice Brégier, directeur général d'Airbus, avait dit que l'avionneur filiale d'EADS ne pourrait investir dans de nouveaux programmes si l'euro se maintenait durablement à un cours élevé face au dollar.

Par ailleurs, le plan social d'Airbus, Power 8, a été entériné le jeudi 27 septembre, au terme d'un comité central d'entreprise extraordinaire auquel participait l'actionnaire d'Airbus, EADS. Le plan prévoit la suppression de 1.138 emplois chez Airbus en France "Comme prévu, ce plan social, désormais effectif, concerne 1.138 suppressions sur l'ensemble des sites de production d'Airbus France", a déclaré à Reuters Gilbert Plo, délégué central CFTC à l'issue de cette réunion.

Dans le cadre du vaste plan de restructuration Power 8 mis en place par Airbus, le constructeur a engagé des discussions avec des partenaires industriels pour externaliser six sites de production. "Notre action syndicale va se concentrer sur la vente des sites français de production (...) Nous nous opposerons à ces cessions avec fermeté", a déclaré Xavier Pétrachi, délégué central CGT.

Dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung à paraître vendredi, Louis Gallois privilégie des cessions en bloc pour la reprise partielle ou totale de cinq des six sites industriels Airbus. Il souhaite ainsi vendre ensemble les usines allemandes de Nordenham, Varel et Augsburg. "Cela a un sens industriel", a-il-justifié, faisant valoir la complémentarité de ces trois sites.

Les trois candidats en lice pour la reprise de ces usines sont l'américain Spirit Aerosystems, les allemands Voith et MT Aerospace. Airbus a également lancé le processus de cession de l'usine de Laupheim en Allemagne.

Concernant les sites français de Meaulte et de Saint-Nazaire, une cession groupée est également souhaitée. Les candidats intéressés sont le français Latécoère et l'américain Spirit, lequel est également en lice aux côtés du britannique GKN pour reprendre le site Filton en Grande-Bretagne.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.