Une semaine marquée par le Grenelle de l'environnement, les Français à l'assaut d'Hagemeyer et les records du pétrole et de l'euro

A la une de l'actualité cette semaine, le lancement d'un "plan Marshall" écologique par Nicolas Sarkozy. En France, les remous autour d'EADS continuent, Rexel et Sonepar veulent manger le néerlandais d'Hagemeyer, la crise du subprime continue à faire des ravages dans la finance américaine. Et pendant ce temps là, les prix du pétrole et de l'euro, alimentés par la chute du dollar, volent de record en record.

Nicolas Sarkozy a clos le Grenelle de l'environnement en présentant jeudi une série de mesures pour lutter contre le changement climatique. La plupart des associations de défense de l'environnement et des acteurs de l'économie qui ont participé à ces quatre mois de concertation ont approuvé ce plan.

Le Grenelle de l'environnement aboutit à un programme écologique ambitieux

Normes pour limiter la consommation d'énergie des logements, réduction de 50% des quantités de pesticides utilisées, interdiction aux camions d'emprunter les grands axes routiers, valorisation du fret, construction de 2.000 km de voix de TGV... C'est une "révolution" écologique que Nicolas Sarkozy a souhaité lancer jeudi depuis l'Elysée. Le président de la République a retenu les principales mesures proposées par les groupes de travail du Grenelle de l'environnement.

Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont satisfait la plupart des associations de protection de l'environnement. "Franchement, on est entré dans l'ère de l'écologie. On est passé à l'action" s'est félicité Nicolas Hulot. Du côté de l'opposition, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a salué jeudi des annonces "à la hauteur des attentes nées de la phase de concertation". José Bové a aussi approuvé ce programme. Le leader alter-mondialiste a été comblé par le gel des cultures OGM également mentionné par le chef de l'Etat.

En revanche, les secteurs concernés par l'application de ce "plan Marshall" de l'écologie ne partagent pas l'enthousiasme général. Les transporteurs routiers et les semenciers se sentent pénalisés. L'Union nationale de la propriété immobilière craint de voir les prix des logements augmenter à cause des nouvelles normes écologiques.

L'absence de calendrier précis pour beaucoup de ces mesures a par ailleurs suscité quelques inquiétudes. Ainsi, le coup de frein à l'usage des pesticides interviendra "si possible dans les dix ans qui viennent". Nicolas Sarkozy a aussi repoussé la création d'une taxe sur les émissions de CO2 mais a promis d'étudier rapidement la question. Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'écologie, a voulu rassurer en soutenant vendredi que le projet de loi pour la mise en oeuvre de ces mesures serait présenté au parlement en "janvier-février" prochain.

EADS : l'affaire des délits d'initiés a terni l'avènement du nouveau mode de gouvernance

Réunis lundi en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires d'EADS ont approuvé la mise en place d'une direction simplifiée et le renouvellement du conseil d'administration du groupe. Ce vote a mis fin à la gestion bicéphale franco-allemande du constructeur aéronautique européen.
L'affaire des délits d'initiés est venue perturber cette réunion qui se tenait à Amsterdam. Des petits porteurs ont pris à parti Arnaud Lagardère, mis en cause avec 20 autres actionnaires d'EADS par un rapport de l'Autorité des marchés financiers. Le surlendemain, le patron du groupe de média a dû encore clamer son innocence devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. Dans une interview au Figaro, Noël Forgeard a lui aussi démenti tout délit d'initiés. L'ancien coprésident d'EADS affirme être "le bouc émissaire" de cette affaire.

Hagemeyer rejette l'offre de l'alliance Rexel-Sonepar

Le groupe de distribution de matériel électrique Hagemeyer a annoncé jeudi qu'il refusait l'offre de rachat déposée par son concurrent français Rexel. Un fonds britannique, qui détient 5% du capital du groupe néerlandais de distribution de matériel électrique, a approuvé vendredi ce rejet. Rexel, le n°1 mondial de ce marché, avait proposé jeudi matin 3 milliards d'euros en numéraire pour cette acquisition. Avant de lancer cette OPA, le groupe de Jean-Charles Pauze a conclu une alliance avec son rival français Sonepar aussi intéressé par Hagemeyer. Sonepar, qui possède déjà 10% d'Hagemeyer, a renoncé à acquérir le reste du capital du néerlandais (offre lancée début octobre). En échange, Rexel a promis à son concurrent de lui céder une large part des actifs de sa proie, en cas de réussite de l'opération.

Aux Etats-Unis, la crise du subprime continue ses ravages dans le secteur financier

Merrill Lynch affiche une perte trimestrielle de 2,24 milliards de dollars. Cette contre-performance est due à la crise des crédits hypothécaires à risque. La banque d'affaires américaine, qui a dévoilé jeudi ses résultats, a supporté une dépréciation de ses actifs de 8 milliards de dollars. Countrywide Financial a présenté vendredi un déficit trimestriel de 1,2 milliard de dollars. C'est la première fois depuis 25 ans que le n°1 américain du prêt hypothécaire réalise une perte. De son côté, Bank of America, la deuxième banque de détail du pays, a annoncé mercredi la suppression de 3.000 emplois (2% de ses effectifs). La crise pourrait se propager au secteur de l'assurance. Selon des rumeurs qui courent à Wall Street, American International Group, leader du marché, a subi une lourde dévaluation des ses actifs.

Le pétrole, toujours plus cher

Le baril de brut a dépassé vendredi la barre des 92 dollars à New York. A Londres, le brent de la mer du Nord a franchi le même jour le seuil de 89 dollars. L'annonce mercredi par le département américain de l'énergie d'une chute des stocks pétrole a contribué à cette envolée du cours. Le regain de tension entre les Etats-Unis et l'Iran participe aussi à cet affolement. Pour contraindre Téhéran à mettre fin à son programme nucléaire et à ses "activités terroristes", Washington a adopté jeudi une série de sanctions économiques. Par ailleurs, l'Opep a donné une fin de non recevoir aux nouvelles demandes d'augmentation de la production d'or noir. Le cartel de pays producteurs de pétrole s'est déjà engagé à mettre sur le marché 500.000 barils de plus par jour à partir du 1er novembre.

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