La Commission européenne se déclare prête à s'attaquer aux groupes énergétiques qui restreignent la concurrence dans l'Union européenne (UE) dans le cadre de la stratégie que prône Bruxelles pour une politique commune de l'énergie.

Deux jours avant la présentation de ce document de stratégie très attendu, qui couvrira également les objectifs en termes d'émissions de gaz à effet de serre après l'expiration du protocole de Kyoto, la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, s'est montrée très déterminée dans un discours à Paris.

Dans le domaine de l'énergie, a-t-elle expliqué devant le club de la presse américano-européen, l'enquête, dont les résultats seront dévoilés mercredi après seize mois de travail des équipes européennes, lui a permis de "faire la preuve que les marchés ne libèrent pas encore leur plein potentiel en faveur des clients privés et professionnels".

"En conséquence, je poursuivrai des cas spécifiques de comportement anti-concurrentiels par des entreprises énergétiques", a-t-elle expliqué en précisant que la libéralisation devait améliorer les choses mais qu'une certaine forme de régulation devait également voir le jour en Europe.

D'après une version préliminaire du rapport de la Commission, l'exécutif européen avancerait plusieurs options pour augmenter la concurrence. La plus radicale, et à laquelle Paris et Berlin s'opposeraient, serait d'éclater les groupes qui détiennent à la fois des capacités de production (de type centrale énergétique) et un réseau de distribution. Tels EDF - mais sa situation a été clarifiée avec Bruxelles avant sa mise en Bourse avec la clarification de ses liens avec sa grande filiale RTE, le Réseau de Transport d'Electricité -, Gaz de France ou les allemands E.ON et RWE.