Une semaine marquée par les grèves, les commandes record pour Airbus et le rebond de la croissance française

A la une de l'actualité cette semaine, la grève contre les régimes spéciaux de retraite qui n'en finit pas. Les performances d'Airbus au salon de Dubaï, les nouveaux contrecoups de la crise du subprime, les bons chiffres de la croissance française et ceux plus inquiétants de l'inflation en Europe ont aussi alimenté les débats.

Pour la deuxième fois en moins d'un mois, les syndicats de la SNCF, de la RATP, d'EDF, de GDF, des opéras... ont débrayé pour protester contre l'alignement de leurs régimes de retraite sur celui des fonctionnaires.

LE FRONT SYNDICAL CONTRE LA REFORME DES REGIMES SPECIAUX SE DELITE MAIS LES GREVES CONTINUENT

Les usagers des transports en commun ont subi cette semaine cinq jours de grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Les conditions de voyages se sont peu améliorées depuis mercredi malgré la décrue du nombre de grévistes (à la SNCF, le taux de participation à la grève était de 61,5% mercredi, 42 ,8% jeudi, 32,2% vendredi).

Le revirement mardi soir du leader de la CGT laissait pourtant espérer une issue rapide au conflit. Bernard Thibault, qui réclamait jusqu'ici des pourparlers nationaux, a accepté le principe de négociations tripartites (Etat, employeur et syndicats) "entreprise par entreprise". Xavier Bertrand s'est empressé de matérialiser cette avancée dans une "lettre de méthode" qu'il a envoyé mercredi à tous les syndicats. Dans ce document, le ministre du Travail a offert aux parties prenantes un mois pour tenir ces négociations. Satisfait par ces propositions, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, a appelé mercredi soir à "suspendre la grève pour négocier".

Cependant ni François Chérèque ni Bernard Thibault n'ont pu convaincre leurs troupes de les suivre. Les sections cheminotes de la CGT et de la CFDT, ainsi que cinq autres fédérations, ont décidé de reconduire la grève jusqu'à ce weekend. Emmenés par Sud-Rail, qui rejette la réforme en bloc, les participants ont radicalisé leurs positions. Le mouvement a aussi été prolongé à la RATP.

Xavier Bertrand a condamné cet enlisement : "On ne peut pas avoir et la grève et les négociations d'entreprise en même temps" a-t-il lancé jeudi soir. L'exaspération a pointé aussi chez les usagers. Des appels à des manifestations anti-grèves ont été lancés pour ce week-end.

DE PLUS EN PLUS D'INSTITUTIONS FINANCIERES NON-AMERICAINES TOUCHEES PAR LA CRISE DU SUBPRIME

Le Japon est à son tour affecté par les turbulences engendrées par la crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis. La banque Mizuho a révélé mercredi avoir perdu 630 millions de dollars à cause des ses positions sur les marchés américains. En Angleterre, la filiale banque d'investissements de Barclays et HSBC ont subi respectivement 1,85 et 2,33 milliards d'euros de dépréciation d'actifs au troisième trimestre. HSBC a toutefois indiqué que ces contre-performances n'empêcheront pas une progression de son bénéfice net trimestriel. En France, Axa s'est aussi montré rassurant mardi. L'assureur a expliqué que les conséquences de la crise sur son résultat de 2007 "devrait être plus que compensé" par la vente des activités du groupe aux Pays-Bas. La banque franco-belge Dexia, qui a vu son bénéfice net chuter de 28,3% au troisième trimestre (à 439 millions d'euros), a répété vendredi être "bien protégée" par la crise financière. Pourtant, ces mauvais résultats sont dus aux pertes massives de sa filiale américaine FSA, considérée par les analystes comme un facteur d'exposition à la crise.

AIRBUS BAT SON RECORD DE COMMANDES FERMES AU SALON AERONAUTIQUE DE DUBAI

La compagnie Emirates a annoncé lundi commander 81 appareils (dont 11 A380) à Airbus dans le cadre du salon aéronautique de Dubaï. Ces acquisitions rapporteront 20,2 milliards de dollars à l'avionneur européen, un montant jamais égalé. Airbus a aussi vendu 83 avions à neuf autres compagnies (dont l'australienne Qantas, l'irlandaise Aer Lingus...) pour près de 8 milliards de dollars. La filiale d'EADS s'est félicitée mercredi d'avoir atteint une part de marché de 70% au Moyen-Orient. Autre motif de satisfaction pour Airbus : le prince saoudien Walid (milliardaire de son état) a décidé de s'offrir le premier à A380 VIP. Avec ces nouvelles annonces, Airbus a dépassé son rival américain Boeing en nombre de commandes fermes passées en 2007 (1.179 pour l'européen contre 964 pour l'américain).

LA CROISSANCE SE REDRESSE AU TROISIEME TRIMESTRE EN FRANCE, L'INFLATION AUSSI

Le PIB (produit intérieur brut) français a crû de 0,7% au troisième trimestre, d'après la première estimation de l'Insee publiée mercredi. Ce rebond, qui intervient après un deuxième trimestre atone (0,3% de croissance), devrait se poursuivre. Dans son enquête mensuelle présentée jeudi, la Banque de France a chiffré la croissance du prochain trimestre à 0,6% et celle de l'année à 1,9%. Stéphane Richard, le directeur de cabinet de la ministre de l'Economie, a indiqué vendredi que le gouvernement s'attendait toujours à une progression "aux alentours de 2%". La hausse de l'inflation, si elle se confirmait, pourrait toutefois remettre en question cette légère reprise. Eurostat a mesuré une augmentation des prix à la consommation de 2,6% en octobre dans la zone euro (contre 2,1% en septembre, 1,7% en août). Le seuil des 2% fixé par la Banque centrale européenne a été largement dépassé. Les analystes craignent donc une hausse de ses taux directeurs.

SCOTTISH&NEWCASTLE REJETTE LA NOUVELLE OFFRE D'ACHAT DE HEINEKEN ET DE CARLSBERG

Les brasseurs Heineken et Carlsberg ont proposé jeudi 10,2 milliards pour racheter leur rival Scottish & Newcastle (S&N). Le producteur de bière britannique a rejeté cette offre, la jugeant sous-évaluée. Le danois et néerlandais avaient pourtant augmenté la mise de près de 700 millions d'euros depuis le 17 octobre dernier (date de leur première offre commune). En cas de réussite de l'acquisition, les deux complices comptent se répartir les actifs de S&N. Heineken récupérerait la marque Kronenbourg et les activités russes ; Carlsberg emporterait les positions portugaise, britannique et finlandaise. Pour l'instant, Sabmiller n'a pas indiqué s'il voulait aussi se lancer dans la bataille. Le brasseur britannique, qui a présenté ses trimestriels jeudi, affiche une hausse de 21,3 % de son bénéfice net, à 958 millions de dollars.

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