Prague adopte un plan national de passage à l'euro

La République tchèque pourrait adopter l'euro en 2012, si le déficit public est maîtrisé. Le gouvernement doit encore faire adopter par le parlement son plan de réforme des finances publiques.

Le gouvernement tchèque a approuvé ce mercredi à Prague un plan national de passage à l'euro sans pour autant fixer de date précise pour l'adoption de la monnaie commune, a annoncé le Premier ministre libéral Mirek Topolanek, au terme du conseil des ministres. Le ministère des Finances a déjà, par le passé, jugé "réaliste" que l'euro soit introduit en République tchèque en 2012, tout en mettant en relief le nécessité de réduire le déficit des finances publiques (4,1% du PIB prévu en 2007 et 4,3% en 2008, selon l'OCDE).

Mirek Topolanek, lui, a conditionné cette date à l'adoption de la vaste réforme des finances publiques que son cabinet a récemment présentée et qui doit encore être discutée par le parlement. "Ce n'est qu'après que nous pourrons établir une perspective pour l'adoption de l'euro. Sans les réformes, tout débat est inutile", a-t-il dit mercredi au cours d'une conférence de presse.

Selon lui, la banque centrale (CNB) va élaborer d'ici fin juin une analyse détaillée de toutes les démarches relatives à l'adoption de la monnaie européenne. Mirek Topolanek a également déclaré que Prague allait soigneusement observer les expériences de la Slovénie, qui est passée à la monnaie unique le 1er janvier dernier, et de la Slovaquie, qui entend adopter l'euro début 2009 et a rejoint fin novembre 2005 le mécanisme de change européen (MCE II).

Le plan national tchèque prévoit un double affichage des prix cinq mois avant et douze mois après le jour J, afin d'empêcher une hausse injustifiée des prix, selon le ministère des Finances pour lequel "la protection du consommateur et la minimisation des frais pour les secteurs privé et public ont une importance clé". Selon un sondage de l'institut officiel CVVM, 50% des Tchèques sont favorable à l'introduction de l'euro.

La banque centrale avait fait savoir en 2006 que la République tchèque, membre de l'UE depuis 2004, n'adopterait pas l'euro à l'échéance de 2010 initialement fixée par l'ancien gouvernement de centre-gauche. Le passage à la monnaie unique a été reporté en raison de la longue crise politique qui a paralysé le pays pendant six mois l'an dernier.

La coalition de centre-droit menée par le Parti civique démocratique (ODS, libéral) de Mirek Topolanek, qui a gagné les élections de 2006 avec une majorité très fragile, n'est pas sûre d'obtenir le feu vert du parlement sur son programme de réformes fiscales et sociales. Le Premier ministre a déjà averti que son gouvernement démissionnerait si ses réformes étaient rejetées.

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