La polémique repart sur les rémunérations des grands patrons

Alors qu'une nouvelle affaire de "parachutes dorés" chez EADS a été révélée lundi par la presse - et démentie depuis par le groupe-, le président du directoire d'Axa annonce pour sa part ce mardi renoncer à ses stocks options pour 2007. Le PDG se prononce également contre la pratique des indemnités de départ au montant astronomique. Une polémique qui a fait réagir Laurence Parisot, présidente du Medef, qui somme EADS de "s'expliquer".

La rémunération des grands patrons fait de nouveau l'actualité. Ce mardi, le président du directoire de l'assureur français Axa, Henri de Castries, annonce qu'il va renoncer à ses stock-options pour l'année 2007, tandis que dans le même temps EADS dément "formellement" l'information parue sur les indemnités de départ de 12 millions d'euros réclamées par le directeur général délégué, Jean-Paul Gut.

Dans un entretien au "Parisien", le patron d'Axa estime avoir "reçu un nombre suffisant" de stocks options. Celui qui demeure l'un des patrons le mieux payé du CAC 40 possède en effet environ 900.000 actions en direct et près de 6 millions d'options, pour un prix d'exercice situé entre 10 et 40 euros. Soit une plus-value potentielle actuelle de quelque 70 millions d'euros.

Le président du directoire sera le seul de son groupe à ne pas bénéficier cette année du plan de distribution d'actions gratuites. "Cette distribution annuelle pour les dirigeants ne doit pas être systématique", juge ainsi le patron d'Axa. Un signal fort adressé à ses pairs, qui intervient alors que le magazine Capital révélait lundi que le directeur général délégué d'EADS, Jean-Paul Gut, sur le départ, réclamerait 12 millions d'euros d'indemnités de sortie.

Une information démentie ce mardi par le groupe européen qui affirme que "le départ de Jean-Paul Gut n'est pas à l'ordre du jour et que toutes les conditions mentionnées par la presse sont donc fantaisistes". Mais simultanément, le co-président allemand, Thomas Enders, relance la polémique sur les indemnités de départ de l'ancien co-président exécutif, Noël Forgeard, qui avait suscité un tollé médiatique en avril dernier.

Dans une entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung, il affirme que le gouvernement français a fait pression pour que le dirigeant quitte le groupe en empochant des indemnités de sortie de 8,5 millions d'euros. Mis en cause à l'époque, Thierry Breton s'était formellement défendu de toute intervention dans la négociation du montant des indemnités de départ.

Lors d'une conférence de presse ce mardi, Laurence Parisot, présidente du Medef, a néanmoins demandé au groupe européen de "s'expliquer" sur le départ de Jean-Paul Gut, se déclarant "fumasse de voir une nouvelle affaire de ce genre sortir chez EADS". "Il n'existe pas de bon fonctionnement sans transparence vis à vis des médias, des actionnaires et de l'opinion publique" a-t-elle souligné.

La présidente des patrons a toutefois ajouté qu'elle "ne souhaitait pas" aborder une réglementation de la pratique des "parachutes dorés" par une loi, comme le préconise Nicolas Sarkozy. Une position partagée par Henri de Castries.

"Je ne suis pas sûr que la loi soit la seule solution, mais je suis favorable à toute mesure qui permettra au système d'être juste, transparent et efficace" juge-t-il. Le président du directoire d'Axa estime "qu'un président, aussi prospère soit son entreprise, doit savoir prendre ses responsabilités et être capable d'une autorégulation".

En revanche, le PDG se dit opposé à plafonner la rémunération des dirigeants. "Dans un contexte de marchés mondialisés, nous avons besoin de salaires en ligne avec ceux de l'étranger". Une telle mesure serait selon lui "la meilleure recette pour nous conduire au désastre".

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