Les cours du blé menacés d'effondrement

Selon Goldman Sachs, les cours du blé pourraient chuter de 30% en un an.

Alors que le blé a connu une hausse de 78% depuis le début de l'année, ce qui en fait la matière première agricole dont la progression des cours a été la plus spectaculaire, les agriculteurs risquent d'être prochainement confrontés à la fin du "rally" et de connaître une crise analogue à celle qui avait suivi le "squeeze" des année 70, lorsque l'Union soviétique avait accaparé la totalité de la récolte américaine.

Du Kansas à l'Inde, les producteurs ont planté tous azimuts des surfaces en blé et la récolte 2007 sera la plus importante depuis dix ans. Pire, il y aurait un excédent d'offre par rapport à la demande, qui entraînerait une correction en baisse des cours de l'ordre de 30%, à 6 dollars le boisseau, si l'on en croît les pronostics de Goldman Sachs et du fonds DWS Investment (qui appartient à la Deutsche Bank).

Les prix sur le marché à terme de Chicago indiquent un repli des cours du même ordre, les fonds de couverture ayant réduit de 44% leurs positions sur les contrats à terme et les options au cours des cinq dernières semaines. Le spéculateur Jim Rogers, (co fondateur avec George Soros du célèbre fond Quantum), qui avait été l'un des premiers à prédire la flambée des prix des matières premières en 1999, est lui aussi devenu très dubitatif sur l'avenir du blé.

Et si les cours ont récemment continué leur marche en avant, c'est en raison de la faiblesse actuelle des stocks qui devraient se reconstituer (c'est déjà le cas en Inde, troisième importateur mondial dont les besoins sont largement satisfaits) et d'aléas climatiques dans des zones fortement productrices, telles l'Australie et le Canada, qui ne devraient pas se reproduire.

Constat des pessimistes: l'augmentation des surface cultivées en blé va permettre une récolte mondiale de 641 millions de tonnes, en hausse de plus de 4% cette année, alors que les cours ont augmenté beaucoup plus rapidement que ceux du maïs ou du soja. Face à cette flambée, les éleveurs de bétail ont déjà ralenti leurs achats et sont partis en quête de substituts au blé pour l'alimentation des troupeaux.

Conclusion d'un des Cassandre, James Gutman de Goldman Sachs: "le blé aujourd'hui me fait penser au nickel plus tôt dans l'année, dont les cours avaient atteint un record en mai avant de s'effondrer de 50% au cours des trois mois suivants".

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