Nicolas Sarkozy poursuit sa croisade contre l'euro fort

Selon le président de la République, l'euro est la seule monnaie au monde à être surévaluée. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy affirme qu'il mettra son veto dans les négociations de l'OMC si les intérêts agricoles français étaient menacés.

En visite ce mardi dans une coopérative agricole à Saint-Pierre-Le-Viger, Nicolas Sarkozy s'est de nouveau indigné, comme au cours de sa campagne, du niveau de l'euro et de la politique économique de la BCE. "Comment pouvez-vous continuer à exporter si l'euro est la seule monnaie du monde à être surévaluée par rapport au dollar, au yen, au yuan?", a-t-il demandé.

"Quand on me dit que l'euro est à sa bonne valeur c'est relatif, parce que si les autres monnaies ne sont pas à leur bonne valeur qu'est-ce qui en pâtit, ce sont les producteurs (européens)", a ajouté le chef de l'Etat français.
Nicolas Sarkozy a souligné qu'il croyait "à l'indépendance de la Banque centrale européenne" mais, a-t-il ajouté, "je crois que la monnaie est un élément au service de la croissance et de l'emploi".

"Je sais bien que nous avons des réformes à faire, des déficits à réduire (...) mais comment voulez-vous qu'une filière (...) puisse s'en sortir si tous les gains de productivité qu'elle fait sont mangés par la dépréciation artificielle du dollar par rapport à l'euro?", a-t-il expliqué. "Je suis pour l'instant le seul à poser cette question mais je continuerai à la poser parce que nous ne pouvons pas supporter un quatrième dumping, en plus du dumping social, du dumping environnemental et du dumping fiscal".

Nicolas Sarkozy et Romano Prodi ont d'ailleurs discuté du "problème" de la fermeté de l'euro face au dollar et aux monnaies asiatiques avant le sommet du G8 la semaine prochaine, a-t-on déclaré de source gouvernementale italienne. Le chef de l'Etat français et le président du Conseil italien se sont rencontrés lundi à Paris.

"Ils ont parlé du problème de la sous-évaluation des monnaies asiatiques, de la faiblesse du dollar et de la fermeté de l'euro", a-t-on dit à Rome, sans confirmer que le sujet sera à l'agenda du G8 qui se tiendra à Heiligendamm, en Allemagne, du 6 au 8 juin. De source française, à l'issue de la rencontre entre Sarkozy et Prodi, on avait indiqué lundi que le président français souhaitait soulever la question de l'euro fort lors du sommet du G8. "Prodi le soutiendra", avait-on ajouté.

Par ailleurs, le président francais a affirmé mardi que "la France mettra son veto" dans les négociations commerciales de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) si les intérêts agricoles français étaient menacés. "Dans les négociations de l'OMC, s'il y a des efforts à faire, que tout le monde les fasse. Pour l'instant, je ne vois pas les efforts que sont disposés à faire les Etats-Unis", a-t-il dit en citant également l'Inde et le Brésil.

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