Eurostat évalue le chômage français à 8,8% fin février

L'office statistique européen Eurostat a corrigé en hausse les chiffres de chômage français sur plusieurs mois et estimé à 8,8% le taux de chômage en février 2007, contre 8,4% annoncé par l'Insee hier jeudi.

En pleine polémique sur la véracité des statistiques du chômage en France, à quelques semaines des élections, Eurostat, l'office statistique européen, vient de jeter une nouvelle ombre sur leur exactitude. Eurostat a corrigé ce vendredi en hausse les chiffres de chômage français sur plusieurs mois et estimé à 8,8% le taux de chômage en février 2007, contre 8,4% annoncé par l'Insee hier jeudi. Dernier chiffre publié avant le premier tour du 22 avril, ce chiffre, au plus bas depuis 24 ans, est dès lors un atout plus incertain pour le gouvernement actuel.

L'Insee avait créé la polémique en janvier en annonçant le report à l'automne, bien après les élections, de la publication de son enquête annuelle sur l'emploi en 2006, alors qu'elle aurait dû être publiée en mars. Cette étude donne chaque année des statistiques définitives du chômage en fonction des normes internationales définies par le BIT (bureau international du travail), à la différence des enquêtes mensuelles réalisées par le ministère de l'Emploi qui s'appuient sur les données de l'ANPE. De plus, l'Insee a averti le mois dernier que cette statistique était "plus fragile qu'à l'accoutumée".

L'Insee n'a pas tarder à envoyer un communiqué après la publication des chiffres d'Eurostat ce matin. "Eurostat a rappelé que les données de l'enquête emploi pour la France étaient provisoires et susceptibles d'être révisées, pour tenir compte des résultats des travaux d'investigation menés actuellement par l'Insee. Cette révision impliquerait de facto une révision de l'estimation du taux de chômage mensuel BIT harmonisé", précise l'Institut.

Fin 2006, le taux de chômage a été revu à la hausse à 9,7% par Eurostat contre 9% estimés initialement. "L'évolution est -pour combien de temps encore- toujours comparable à celle de l'Insee, puisque le chômage a reculé d'un demi-point en six mois pour Eurostat", indique Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas. "Mais globalement, la polémique autour de ces chiffres se trouve renforcée. L'impact positif du recul du chômage pour le gouvernement se voit en grande partie perdue", commente l'économiste.

En tous cas, cela explique sans doute en partie pourquoi dans l'enquête mensuelle de l'Insee sur la confiance des ménages français publiée ce matin, ces derniers sont nettement plus pessimistes sur l'évolution du chômage au cours des douze prochains mois.

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