Les spécialistes CDO menacés d'être licenciés

Avec un marché des "collateralised debt obligations" en berne, l'avenir semble plus que jamais incertain pour les professionnels du secteur.

Les banques d'affaires ne sont pas réputées pour garder du personnel improductif, surtout si cela implique de faire des économies sur les commissions. Avec les bonus qui vont tomber en fin d'année, les professionnels du recrutement s'attendent à une véritable déroute dans les mois à venir.

"Le marché des crédits structurés a littéralement chuté, indique Alex Tracey, consultant chez Clifden Partners à Londres. Les gens sont nerveux, mais il faudra attendre la rentrée pour connaître la réaction des investisseurs. Si le marché continue de s'effondrer, des traders et des structureurs pourraient alors être licenciés en novembre".
De son côté, Jodie Surendan, consultante chez Selby Jennings, indique que des licenciements ont déjà eu lieu dans plusieurs équipes de crédits structurés aux Etats-Unis et que certaines banques ont déjà décidé d'annuler certaines embauches prévues.

Qui seront les premiers concernés ?

Gestionnaires d'actifs et vendeurs CDO spécialisés en fonds de pension risquent d'être en première ligne, car c'est là où le marché a le plus ralenti. En outre, les spécialistes CDO en poste un certain temps chez Barclays Capital ou Royal Bank of Scotland pourraient eux aussi être mis sur la touche. Explication : ces établissements, qui ont massivement recruté cette année, ont assorti leurs nouvelles embauches de garanties, menaçant ainsi le personnel déjà en place.

En France, les asset managers ont des petites équipes expertes qui ne devraient pas être touchés par cette crise de liquidités. Les sociétés de gestion françaises ont déjà su être réactives et prudentes pour protéger leurs investisseurs.

"Les gérants utilisant des CDO ou autres dérivés de crédit auront peu de soucis à se faire car le papier hors subprime dans lequel ils ont investi est souvent de bonne qualité, explique Renaud Pechoux, Manager Executive au sein de la division City de Michael Page International. Par contre, dans les grandes banques d'investissements où des recrutements importants ont été effectués, il est vrai que des licenciements sont à prévoir car le flux de produits à créer et à vendre aux investisseurs sera plus réduit". Mais comme dans ces métiers, beaucoup d'équipes ont été transférées à Londres. Ce sont surtout les Français expatriés à la City qui seront concernés.

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