Countrywide Financial va refinancer 16 milliards de dollars de crédits hypothécaires

L'établissement vole au secours des ménages menacés de saisie alors que parlementaires, consommateurs et investisseurs critiquent sa direction.

"Des circonstances sans précédent requièrent des remèdes sans précédent". Pressé par le Congrès et les associations de consommateurs de réformer ses méthodes et de secourir les Américains qui ne peuvent plus rembourser leur crédit immobilier, David Sambol, directeur exécutif de Countrywide Financial, s'est décidé à aider ses clients. Le numéro un américain du crédit hypothécaire a annoncé qu'il allait procéder à la modification ou au refinancement de 16 milliards de dollars de prêts, aidant ainsi 82.000 emprunteurs en difficulté, dont le crédit à taux variable était amené à augmenter d'ici à la fin 2008.

"Nous sommes déterminés à assister les emprunteurs qui ont la volonté et la capacité de demeurer dans leur domicile, mais ont besoin d'aide pour le faire", a indiqué David Sambol. Dans le détail, Countrywide va proposer de refinancer le crédit 52.000 emprunteurs "subprime" (crédits à risque), représentant une dette d'environ 10 milliards de dollars, qui risquent de se retrouver dans l'incapacité de respecter les échéances de leur crédit actuel.

L'établissement va également modifier 4 milliards de dollars de crédit contractés par 20.000 emprunteurs "prime" et "subprime" déjà en difficulté, mais qui honorent toujours leurs échéances. Enfin, Countrywide va aider 10.000 emprunteurs qui accusent déjà des retards de paiement sur une dette collective de 2,2 milliards de dollars.

Countrywide sort sa bouteille d'oxygène alors que le Département de l'habitat et du développement urbain estime que les taux de 2 millions de crédits hypothécaires sont amenés à augmenter en 2008 et qu'un quart des domiciles concernés seront alors menacés de saisie.

Si politiques et consommateurs fustige les pratiques de Countrywide, qui a ouvert les vannes du crédit à taux variable à des ménages peu fortunés, la direction du groupe essuie aussi les critiques des investisseurs. Lundi, l'AFSCME, un fonds de pension affilié à des syndicats, a demandé le départ d'Angelo Mozilo, président du conseil d'administration de Countrywide. En un an, celui-ci a empoché une plus-value supérieure à 100 millions de dollars en exerçant des stock-options de l'entreprise, avant que les difficultés de la société n'éclatent au grand jour.

De leur côté, les analystes de Wall Street continuent à dégrader la notation de l'établissement, comme vient de le faire Lehman Brothers. En moyenne, ils estiment que Countrywide annoncera une perte de 697 millions de dollars lorsque seront présentés ses résultats du troisième trimestre vendredi prochain.

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