Les ventes d'automobiles neuves en Europe ont stagné en décembre malgré une forte hausse du marché allemand (+18%) qui n'a pas suffi à compenser le recul des autres marchés, montrent les chiffres publiés mardi par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). "Deux jours ouvrés de moins qu'en décembre 2005 dans toute la région ont apporté une contribution négative au résultat", a commenté l'ACEA. "L'incertitude des acheteurs, en raison des fluctuations du prix de l'essence et de la hausse des taux d'intérêt, qui s'est ajoutée à la rareté des modèles nouveaux, sont les facteurs fréquemment évoqués affectant ces marchés en 2006".

Au mois de décembre, les immatriculations en Europe ont diminué de 0,3% à 1,07 million de véhicules. Sur toute l'année 2006, les immatriculations affichent une hausse de 0,7%, à 15,36 millions de véhicules.

Presque tous les grands groupes comme Volkswagen (-1,9%), PSA (-3,2%) et Opel (-3,4%) ont subi une baisse de leurs ventes plus forte que le reste du marché, alors que les marques de luxe ont progressé. Le recul de Renault est particulièrement marqué: -20,9% en décembre et -12% pour l'année. Fiat (+8,5%), porté par le succès de la Grande Punto, fait exception ainsi que Toyota (+3,5%).

Les ventes des constructeurs de voitures à faible coût comme Hyundai ou Kia, qui avaient enregistré des gains importants tout au long de l'année dernière, ont nettement reculé en décembre, de 14 et 18% respectivement. Le mois a été à l'inverse profitable aux marques de luxe, d'Audi (groupe Volkswagen) à Mercedes-Benz (DaimlerChrysler) et BMW, qui semblent avoir bénéficié d'une frénésie d'achats en Allemagne avant le relèvement de la TVA au 1er janvier. Audi a enregistré un gain de 14%, Mercedes de 21,5% et BMW de 23,5%.

Le constructeur bavarois a ainsi dépassé en volume la marque Toyota le mois dernier, ou, pour prendre un autre exemple, a vendu plus que les marques grand public de Volkswagen Seat ou Skoda. En Allemagne, les immatriculations ont progressé de 18%. "Ce bond des achats, avant la hausse de la TVA, a été également alimenté par de nouveaux produits, des remises et un meilleur moral des ménages", a estimé l'ACEA.