Le nickel proche à nouveau de ses records

Les intervenants de marché s'inquiètent de l'évolution du niveau des stocks.

Les craintes relatives à un dégonflement de la bulle sur les métaux et en particulier le nickel n'auront pas perturbé les opérateurs de marché très longtemps. Outre l'avertissement de BHP Billiton - le conglomérat minier estime que la sidérurgie mondiale exigera 31.000 tonnes de nickel de plus qu'il n'en sera extrait cette année - , c'est surtout le niveau des stocks qui a relancé la spéculation sur le "métal du diable".

A nouveau en baisse depuis six jours, les réserves de nickel sont en effet tombées à leur plus bas niveau depuis le 24 octobre (5.406 tonnes), indique le London Metal Exchange dans un communiqué. De quoi faire resurgir le spectre d'une rupture d'approvisionnement: en 2006, les stocks ont déjà fondu de 85%, sur fond de perturbations dans les mines de Nouvelle-Calédonie et d'Australie.

Encore une fois, c'est le site géant d'Eramet en Nouvelle-Calédonie qui est dans une large mesure responsable des tensions sur le marché du nickel. En fin de semaine dernière, le groupe a annoncé qu'en plus de réduire ses ventes, il allait puiser dans ses réserves afin de compenser le manque de production lié aux grèves.

En trois mois la production a diminué de près d'un tiers. A moyen terme, la production devrait pourtant repartir à la hausse: hier Eramet a déclaré que suite aux négociation avec les leaders du mouvement social, trois des quatre mines qui approvisionnent les usines avaient pu rouvrir.

Restent les retards pris par BHP et par CVRD. En fin d'année dernière, BHP avait indiqué qu'en raison d'une augmentation des coûts de 64%, son projet de Ravensthorpe en Australie prendrait un an de retard. Quant au brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD), qui contrôle désormais la mine de Goro, il est toujours dans l'attente d'une autorisation administrative pour achever la construction de sa mine de Goro en Nouvelle-Calédonie.

En début d'après midi, la tonne de nickel livrable à trois mois s'échangeait à 34.000 dollars, après être grimpée jusqu'à 34.700 dollars plus tôt dans la journée. Le "métal du diable", appelé ainsi par les mineurs de la Saxe au XVIIème siècle, en raison de la difficulté à l'extraire et à le raffiner, a atteint un record à 34.950 dollars le 15 décembre dernier.

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