Alberto Martin Rivals, directeur général d'Endesa France : "nous comptons doubler de taille en quatre ou cinq ans"

Dans une interview exclusive à latribune.fr, Alberto Martin Rivals assure que la prise de contrôle d'Endesa France par l'allemand E.ON ne remet pas en question les projets de développement déjà engagés. La filiale française de l'électricien espagnol a annoncé ce lundi la construction de deux centrales électriques dans le nord-est du pays.

Latribune.fr: Quand est-ce que Endesa France va passer sous le contrôle de l'allemand E.ON?

Alberto Martin Rivals: On ne le sait pas exactement. Nous sommes un sujet passif dans cette affaire. Des démarches de valorisation d'actifs et de négociations vont avoir lieu. ça pourrait prendre de 3 à 6 mois une fois qu'Endesa (le n°1 de l'électricité en Espagne, NDLR) sera passé sous le contrôle de l'italien Enel et de l'espagnol Acciona, le 1er octobre prochain. (Pour pouvoir réaliser cette opération, Enel et Acciona ont dû s'engager à céder un ensemble d'actifs en Italie, en Espagne et en France,dont la filiale française d'Endesa, à E.ON, NDLR).

Est-ce que cela remet en question votre plan de développement industriel?

A notre avis, pas du tout. Au contraire, tous les acteurs, dont E.ON, ont déclaré que la France était un marché de développement prioritaire. Nous comptons toujours doubler de taille en quatre ou cinq ans et atteindre une capacité de production additionnelle de 2.000 mégawatts. L'annonce d'aujourd'hui le confirme. Cela nous engage. Ce chantier est le deuxième le plus important en capacité en France après Flamanville (centrale nucléaire de nouvelle génération EPR construite par Areva pour EDF, NDLR).

Comment vos employés envisagent ce changement de propriétaires ?

Avec sérénité. La société est habituée à vivre des changements dans son actionnariat. A l'origine, elle était intégrée dans Charbonnages de France, puis elle a été filialisée pour devenir la Société nationale d'électricité et de thermique (SNET), cela a déjà été un changement. Ensuite, elle a été partiellement privatisée avec le rachat de 35% de son capital par Endesa en 2001; puis totalement privatisée en 2004 quand nous sommes montés à 65% du capital. La compagnie continue ainsi de s'épanouir.

Quelle part du marché français détient Endesa France aujourd'hui?

Nous produisons 4% de la consommation totale d'énergie en France mais nous n'abordons pas ce marché dans sa totalité. Nous sommes un spécialiste de la semi-base, c'est-à-dire que nous produisons de l'électricité aux heures de pointes (du lundi au vendredi). C'est sur ce segment que la France commence à être déficitaire. Nous avons déjà un gros contrat avec EDF, nous leur fournissons de l'électricité aux heures de demande maximum. Comme ce type de consommation augmente et que beaucoup de vieilles centrales seront bientôt inadaptées aux nouvelles réglementations sur la pollution, nous sommes confiants sur le succès de notre plan industriel.

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