Le Salon du livre, l'occasion de se faire connaître pour les petits éditeurs

Aux côtés des mastodontes du marché du livre, les éditeurs indépendants exploitent sans complexe les retombées du Salon du livre, en termes d'image, mais aussi de ventes. Zoom sur ces passionnés de littérature, qui s'attachent à la qualité... avec pragmatisme.

Partout on parle de la crise du livre, et pourtant, le salon qui se tient du 23 au 27 mars, porte de Versailles, à Paris, devrait accueillir plus de 150.000 visiteurs. A côté des stands rutilants des ténors de l'édition comme Gallimard ou Flammarion, les fans de littérature pourront découvrir une nouvelle génération d'éditeurs, pour qui le salon est l'occasion de se faire connaître.

Entre rencontres avec les auteurs et débats, les visiteurs trouvent en général le temps de faire leurs emplettes, transformant le Salon du livre en opération commerciale alléchante. Ainsi lors de l'édition 2006, le chiffre d'affaires réalisé par Gallimard pendant l'événement a progressé de 10% par rapport à 2005, celui de Flammarion de 15% et celui de "Au Diable Vauvert" de 30%.

Cette jeune maison d'édition, fondée par Marion Mazauric, est à l'image de cette nouvelle génération d'éditeurs qui monte. Après une carrière de cadre chez Flammarion, puis un poste de directrice littéraire chez "J'ai lu", elle a regagné le Sud et créé son entreprise en 2000.

Très critique sur les pratiques des grands groupes, elle veut "retrouver le plaisir du métier" et de la prise de risques. Six ans plus tard, "Au Diable Vauvert" publie vingt-cinq livres par an, pour un chiffre d'affaires d'un million d'euros.

La force de ces nouveaux venus? Ils ont souvent passé une partie de leur carrière dans ces grandes maisons qu'ils critiquent aujourd'hui. Le business du livre, ils connaissent. Et même s'ils ont pour ambition de faire de la qualité, de "renouer avec le bel artisanat", comme le dit Sabine Wespieser, ils n'en maîtrisent pas moins d'emblée les aspects financiers et commerciaux de l'édition et affichent rapidement des résultats.

Sabine Wespieser, qui a décroché le prix Femina étranger 2006 avec "L'histoire de Chicago May" de Nuala O'Faolain, cinq ans après avoir monté sa structure, défend elle-même ses auteurs au Salon du livre, mais avoue que "c'est un enjeu d'être au Salon en termes d'image. Et c'est une bonne affaire économique". Les nouveaux éditeurs n'oublient pas leur expérience chez les "monstres" de la profession.

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