Les syndicats veulent s'investir dans la campagne présidentielle

Le souvenir du 21 avril 2002 reste présent dans les têtes des syndicalistes, et tous veulent inciter les salariés à aller voter et peser sur les réformes à venir. Sans pour autant donner une consigne de vote. Le secrétaire général de la CFDT a décider de rencontrer personnellement cinq candidats.

Les syndicats ne font pas de politique mais ils ont décidé cette année de peser sur le déroulement de la campagne présidentielle. le mauvais souvenir de 2002, où le candidat du Front national s'était retrouvé au second tour, reste vivace. Les organisations syndicales entendent contribuer au débat public à double titre. D'abord en incitant les salariés à aller voter, tout en ne donnant aucune consigne de vote. Ensuite en donnant des idées au futur président de la République en matière de réformes, qu'ils entendent bien infléchir au plus près de leurs revendications. Bien sûr, chaque organisation poursuit sa propore stratégie, qui diffère selon la taille de l'organisation syndicale.

Entre les deux principales, la CGT et la CFDT, la centrale de François Chérèque est la première à la manoeuvre. La CFDT a décidé mi-février d'interpeller cinq candidats à l'élection présidentielle engagés "dans une démarche gouvernementale" afin qu'ils prennent position sur quatre thèmes jugés "urgents pour les Français": le travail, la cohésion sociale, l'Europe et la démocratie sociale. Le secrétaire général de la CFDT a décidé de rencontrer personnellement ces candidats, à commencer par Dominique Voynet vendredi. Suivront Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Marie-Georges Buffet et François Bayrou. Ces rencontre sont "une façon de montrer aux salariés que le politique a une place importante dans la société et dans la vie démocratique", souligne François Chérèque.

Parmi les préoccupations mises en avant par la CFDT, il y a la place des partenaires sociaux dans les réformes et la rénovation du système de représentativité syndicale. La confédération, qui a adressé un texte d'une dizaine de pages à chaque candidat, compte publier un compte-rendu des rencontres et donner ainsi des indications à ses adhérents et militants sur les programmes des candidats.

De son côté, la CGT ne rendra public sa stratégie que le 1er mars, à l'issue de la prochaine réunion de sa commission exécutive (CE) confédérale. Elle va indiquer aux candidats "quels sont les domaines qui appellent des réformes strucurelles", selon son secrétaire général, Bernard Thibault. Une dizaine de fiches thématiques seront rendues public par la CGT, et un quatre pages reprenant une série de problématiques chères à la centrale sera diffusé a plus d'un million d'exemplaires. S'ajouteront à cela une déclaration confédérale incitant les salariés à aller voter, une attaque contre Nicolas Sarkozy et le passage au crible du programme du Front national. "Nous savons dénoncer les mauvaises recettes, les mauvaises pistes", a indiqué Bernard Thibault.

Du côté de FO, on se pose des questions sur le sens de cette élection. "Est-ce qu'on élit un gouvernement ou un président de la République? Est-ce qu'un président doit afficher un programme de gouvernement ou non? Aucun parti n'a tiré les conséquences du quinquennat". FO ne donnera pas de consigne de vote, ni officielle ni "biaisée", n'adressera pas de questionnaires aux candidats comme l'ont fait la CFTC puis la CGC. Son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, a rencontré Nicolas Sarkozy et s'entretiendra avec Ségolène Royal. Pour l'heure, le syndicat s'inquiète du manque de "cohérence" des programmes des candidats à la présidentielle.

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