Les mises en chantier ont chuté de 11% en France entre novembre et janvier

C'est un sérieux coup de frein sur la construction: après un recul de 10% sur les trois mois précédents, les mises en chantier ont de nouveau chuté de 11% entre novembre et janvier derniers. Tensions sur le marché de la construction, recul des ventes au deuxième trimestre, remaniement du dispositif de Robien et attentisme en période électorale expliquent ce que le président de la Fédération française du bâtiment considère comme un "trou d'air".

Les permis de construire continuent d'être délivrés, mais le nombre de mises en chantier chute. Le phénomène est observable depuis août dernier. Alors que d'août à octobre, les mises en chantier avaient reculé de 10%, elles ont cédé 11% sur les trois mois qui suivent. De leur côté, le nombre de permis de construire délivrés en France entre novembre 2006 et janvier 2007 a progressé de 1,1% en glissement annuel, selon le communiqué publié ce mardi matin par le ministère de l'Equipement.

Plusieurs raisons expliquent ce fort recul. "Il y a un décalage de six mois en moyenne entre une réservation et une mise en chantier, or au deuxième trimestre 2006, les ventes avaient enregistré une baisse de 9%, dans l'attente de mesures gouvernementales dans le domaine (dispositif Borloo, loi ENL...)", explique un spécialiste.

Par ailleurs, dans un marché très dynamique, il est plus difficile de trouver des entreprises pour le lancement de nouveaux chantiers. Le caractère local de l'activité de la construction ajoute à cette tension. Le marché est très sollicité et les projets prennent du retard.

"Il s'agit d'un trou d'air et non d'un inversement de tendance", indique Christian Baffy, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). D'une part, depuis sept ou huit mois, le remaniement du dispositif Robien a permis qu'il ne soit plus utilisé comme un produit fiscal dans des régions à faible demande. Le recul des mises en chantiers est donc une correction des effets pervers de ce dispositif. Autres raisons, le comportement attentiste en période pré-électorale et l'arrêt de comportements de précipitation en raison du tassement des prix ont contribué au ralentissement.

"Enfin, certaines communes sont arrivées à saturation, même si les besoins sont encore loin d'être globalement satisfaits, la FFB estime qu'il manque entre 800.000 et 1 million de logements en France", ajoute Christian Baffy. Et les besoins devraient croître en raison de l'évolution démographique, puisque la composition des foyers est désormais de 2,2 personnes contre 2,3 personnes il y a cinq ans.

Au cours de la période de douze mois close le 31 janvier, les permis de construire ont augmenté en glissement annuel de 8%, à 579.051, et les mises en chantier de 2,1%, à 431.037. Sur les douze mois clos fin janvier, les autorisations ont progressé en glissement annuel de 7,7% à 551.261 pour les logements ordinaires et de 14,8%, à 27.790, pour les logements en résidence. Les mises en chantier ont augmenté de 1,8%, à 411.917, pour les logements ordinaires et de 10,1%, à 19.120, pour les logements en résidence.


La progression des ventes de logements neufs ralentit
Les ventes de logements neufs ont atteint un record en France en 2006 avec 126.300 ventes, soit une hausse de 3,9% par rapport à 2005, tandis que les stocks de logements neufs disponibles affichent un chiffre élevé de 79.000, a indiqué mardi le ministère de l'Equipement. La croissance des ventes de logements neufs reste cependant deux fois moindre qu'en 2005, quand elle avait progressé de 8,3%.

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