Ségolène Royal obtient une meilleure audience que Nicolas Sarkozy sur TF1

La candidate à l'Elysée a battu des records d'audience, lundi soir, sur TF1, où elle a détaillé certaines de ses cent propositions. Pour la première fois depuis son investiture par les militants socialistes, la candidate PS passe sous la barre symbolique des 25%, recueillant 23% d'intentions de vote.

Ségolène Royal était l'invitée, lundi soir, de l'émission "J'ai une question à vous poser" sur TF1. Selon Médiamétrie, la candidate socialiste a attiré 8,91 millions de téléspectateurs contre 8,24 millions pour Nicolas Sarkozy, deux semaines plus tôt. TF1 annonce que l'émission de lundi soir a enregistré une part d'audience de 37% contre 33% lors de l'intervention du candidat UMP. La chaîne ajoute que vers 21h30, le nombre de téléspectateurs regardant la candidate PS a atteint un pic d'audience de 10,595 millions.

Pendant plus de deux heures, face à cent Français, elle s'est présentée tour à tour comme la future présidente du "travail pour tous", "de la France qui entreprend" ou celle qui se battra "avec acharnement contre le chômage des jeunes qui déstabilise un pays comme le nôtre." Elle a déclaré que: "le moment est venu en France pour une femme d'être présidente de la République".

Veste blanche sur robe noire, la candidate socialiste a dit son souci de "remettre debout la maison France", assurant qu'elle voulait que: "les gens puissent être heureux dans leur pays". Ségolène Royal s'est prononcée contre les régulations massives des sans-papiers. "L'immigration doit être maîtrisée", a-t-elle insisté. Sur une augmentation rapide du Smic à 1.500 euros bruts, la député des Deux-Sèvres s'est montrée moins assurée que lors de la présentation de son programme, le 11 février à Villepinte, où elle avait promis cette hausse "le plus tôt possible". La candidate PS a indiqué que le salaire minimum atteindrait ce niveau "en cinq ans" car il faut "être réaliste". "Je ne veux promettre que ce que je peux tenir". "Si nous pouvons aller plus vite, nous irons plus vite", a-t-elle ajouté.

Ségolène Royal s'est aussi déclarée hostile à l'apprentissage à 14 ans, estimant qu'il fallait "tenir bon sur les progrès fondamentaux" de la République, comme l'école jusqu'à 16 ans. Cependant, pour ceux "qui s'ennuient à l'école", la candidate socialiste est "favorable à la liberté pédagogique pour permettre à ces enfants de faire des stages en entreprise, de leur donner une formation différente". Elle a déclaré que: "ma vision de la Nation et de la République, c'est de ne laisser personne sur le bord du chemin". Chose que la candidate à la présidentielle a faite lors de l'émission sur TF1, lorsqu'elle a tendu la main à un handicapé, atteint de sclérose en plaque, qui se plaignait de la lenteur de prise en charge des maladies évolutives. Jouant la carte de l'émotion, la candidate PS a affirmé que "ce problème sera réglé !"

Au lendemain de la prestation de la candidate à l'Elysée sur TF1, la presse nationale relevait, ce mardi, que Ségolène Royal s'était montrée "humaine", entre "compassion et promesses". Pour Renaud Dély, qui signe l'éditorial de Libération, le "décor, cette agora télévisée censée copier ses forums participatifs, tout montrait que la candidate jouait lundi soir à domicile". Pour le quotidien Le Parisien, "après un début d'émissions laborieux, Ségolène Royal a su répondre précisément pendant plus de deux heures aux questions très concrètes des Français." France Soir estime que la candidate socialiste n'est "pas toujours à l'aise, avec un phrasé qui manque de fluidité et une certaine mollesse, parfois dans les arguments".

La classe politique de la majorité n'a pas tardé à réagir au discours de la veille de la candidate à l'opposition. Pour le conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, François Fillon, "Ségolène Royal a inventé une nouvelle figure géométrique, le cercle vertueux. Elle nous assène des formules mais on a eu le sentiment qu'elle tournait en rond et que les solutions à la reprise économique, les adaptations de la société française n'étaient pas dans son projet". Pour les deux porte-parole du candidat UMP, Xavier Bertrand et Rachida Dati; "Ségolène Royal a manifestement bien du mal à quitter le registre de l'incantation pour se situer sur le terrain des préoccupations concrètes des Français". Interrogé ce mardi matin dans Le Parisien, Jean-Christophe Lagarde, député-maire UDF de Drancy, affirme que la candidate socialiste "n'a aucune réponse sur le sujet essentiel de comment payer ce qu'elle dit".

Pour la première fois depuis son investiture par les militants socialistes, Ségolène Royal passe sous la barre symbolique des 25%, recueillant 23% d'intentions de vote, selon le dernier sondage Ipsos-Le Point rendu public lundi. Un score qui la rapproche de ceux obtenus à la même période par Lionel Jospin, candidat malheureux du PS en 2002. "J'ai entendu les commentaires, j'ai vu qu'il y avait un certain nombre d'ajustements à faire donc je les fais", a déclaré la présidente du Poitou-Charentes en confirmant son intention de dévoiler un nouvel organigramme de campagne d'ici à la fin de la semaine.

La mauvaise passe de Ségolène Royal semble faire le bonheur de François Bayrou, qui s'affirme de plus en plus comme le troisième homme de cette campagne, gagnant régulièrement des points dans l'opinion. Deux sondages rendus publics lundi le créditent même de 16%, un score qu'il n'avait jusqu'à présent atteint dans aucune enquête. Une tendance que confirme Brice Tinturier, responsable de l'institut de sondage TNS-Sofres. Il explique notamment qu'on assiste, depuis quelques semaines, "à un transfert d'une partie de l'électorat de la candidate PS vers le candidat UDF, François Bayrou".

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