Villepin souhaite une assurance chômage à partir de quatre mois de travail

Le Premier ministre désapprouve vivement la remise en cause des baisses fiscales proposée par la gauche. Il souhaite que ceux qui ont travaillé quatre mois bénéficient de l'assurance chômage, et que le nombre de jeunes non diplômés soit divisé par trois d'ici 2012.

Dominique de Villepin a déclaré ce matin lors des voeux à la presse à Matignon que la fiscalité ne devait "pas décourager les Français" mais "au contraire les aider et les motiver", dans une critique des propositions du PS en la matière. "Il n'y aurait rien de plus décourageant pour tous ceux qui travaillent que de revenir sur ces baisses (d'impôts), comme le propose la gauche", a affirmé le Premier ministre. La fiscalité "doit être plus simple, plus lisible, pour que chacun sache ce qu'il apporte à la collectivité", a-t-il ajouté. "Elle doit être orientée vers les nouvelles priorités, comme nous avons commencé à le faire en faveur du logement et de l'environnement".

Dominique de Villepin a par ailleurs exprimé le voeu de diviser par trois le nombre de jeunes non diplômés d'ici à 2012, indiquant notamment la piste d'une réforme de l'enseignement supérieur. Contre le chômage des jeunes, il faut poursuivre "la réforme de l'orientation" et "diviser par trois d'ici à 2012 le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification", a-t-il dit.

Toujours sur le thème du chômage, le Premier ministre s'est déclaré en faveur de l'ouverture de droits à l'assurance chômage dès le quatrième mois de travail au lieu de six mois actuellement. Dominique de Villepin s'est de nouveau dit en faveur d'allocations "plus incitatives au retour à l'emploi mais aussi plus avantageuses pour les jeunes et les salariés précaires". Il a également réitéré son souhait d'un "service de l'emploi unique" réunissant l'ANPE et l'UNEDIC, ainsi que d'un "meilleur plafonnement des allocations pour inciter à un retour plus rapide à l'emploi".

Enfin, alors que Nicolas Sarkozy, dans son programme de campagne, ne prévoit pas de ramener la dette dans les clous du Pacte de stabilité avant 2012 (en deçà de 60% du PIB), le Premier ministre a affirmé que la France pouvait parvenir à une dette publique à "60%" du PIB en 2010 et "55%" en 2012. "Le désendettement n'est pas un dogme. (...) Nous sommes aujourd'hui à 64% de dette publique, nous pouvons être à 60% en 2010 et viser 55% en 2012: nous rejoindrons là aussi les grands pays européens", a déclaré le Premier ministre, en rappelant qu'il tiendrait dans les prochaines semaines une conférence sur le désendettement. "3% de croissance, 6% de chômage, 55% de dette publique, voilà une ambition qui est désormais possible grâce aux résultats du gouvernement", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre s'est également montré engageant vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. "Dans les semaines à venir, j'aurai à coeur" d'intervenir dans le débat "dans un esprit de rassemblement" car "l'unité est la condition de la victoire" de la droite, a insisté le chef du gouvernement, qui doit rencontrer "cette semaine" le ministre de l'Intérieur. "Dans son discours de dimanche, Nicolas Sarkozy a présenté une véritable vision pour la France (...) Sur le fond, beaucoup de choses ont été clarifiées. Nous avons une définition des choses plus précise que celle que l'on avait encore samedi", a-t-il admis.

Fait plutôt inhabituel, Dominique de Villepin a souhaité la mise en chantier d'un "nouveau projet institutionnel européen", qui devrait, selon lui, être soumis aux Français par référendum. "Dans la nouvelle phase qui s'ouvre, nous ne devons pas hésiter à remettre en chantier un nouveau projet institutionnel en liaison avec nos partenaires européens, en particulier l'Allemagne", a-t-il déclaré. "Un tel texte ne pourra gagner sa légitimité qu'en trouvant l'accord d'une majorité des Français", a-t-il ajouté.

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