Alstom-Areva ? L'Elysée confirme mener une réflexion sur la filière nucléaire

L'Elysée confirme plancher sur l'avenir de la filière nucléaire française. Un scénario semble clairement privilégié : celui d'un rapprochement entre le leader mondial du nucléaire, Areva, et Alstom. Mais Siemens souligne vouloir rester au capital d'Areva NP. Le titre Alstom s'est envolé de 6,47% à 136,06 euros.

A la clôture mardi soir à la Bourse de Paris, le titre Alstom a progressé de 6,47% à 136,06 euros alors que le certificat d'investissement Areva (titre sans droit de vote) gagnait 2,62% à 701,92 euros.

La raison : le fait que l'Elysée semble privilégier un rapprochement entre Areva et Alstom, rapportent les Echos dans son édition de mardi. "A la demande de l'Elysée, un groupe de travail a été constitué" sur la refonte de la filière nucléaire française, écrit le quotidien économique.

"Autour de l'Agence des participations de l'Etat, le cabinet de conseil McKinsey et la banque HSBC ont été officiellement missionnés pour plancher sur l'avenir du groupe Areva". Dans sa note consacrée à l'ouverture du capital d'Areva, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), principal actionnaire du groupe, envisageait cette hypothèse, rappelle le journal économique. Le schéma décrit par le CEA reposait sur une fusion pure et simple entre les deux entreprises, les activités du nouvel ensemble étant filialisées par métier. Dans ce schéma, le holding de tête serait détenu à un peu plus de 30% par le CEA, à 5% par l'Etat et à 26% par Bouygues, premier actionnaire d'Alstom.

"Je confirme que nous réfléchissons à l'avenir de la filière énergétique. C'est une réflexion stratégique à long terme mais il n'y a pas d'urgence", a déclaré ce matin le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, en marge d'un déplacement du président Nicolas Sarkozy à Rennes. Le ministère de l'Economie a de son côté indiqué ce mardi étudier "toutes les options" concernant une éventuelle refonte du groupe nucléaire public Areva. A Bercy, Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde, reconnaît que le dossier Areva "est ouvert depuis quelques semaines".

Un tel rapprochement donnerait naissance à un groupe de 40 milliards d'euros de capitalisation mais bute sur la question de la place de Siemens, détenteur de 34% d'Areva NP (la filière réacteurs) - le groupe allemand que certains en France voudrait remplacer par le japonais Mitsubishi réaffirme ce mardi sa volonté de conserver sa participation et considère que le sujet ne peut être abordé avant 2009 -, et sur le sort des activités sensibles de traitement du combustible nucléaire et d'enrichissement de l'uranium.

A l'issue d'une entrevue avec le président Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel a plaidé lundi pour que Siemens, un des grands concurrents d'Alstom, puisse continuer à coopérer avec des entreprises françaises, dont Areva.

A noter que le titre Bouygues qui détient 25% du capital d'Alstom (il y avait repris les 21% pris par l'Etat afin d'éviter la faillite) et qui rêve depuis plusieurs années d'un rapprochement avec Areva a gagné, lui, 3,4% à 57,05 euros.

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