Les autres films de la semaine

Parmi les sorties de ce mercredi : "Jesus Camp", "Jean de La Fontaine", "A casa nostra".

"Jesus Camp"
Ce documentaire sidérant de Heidi Ewing et Rachel Grady attire l'attention sur l'embrigadement que font subir à des adolescents américains des chrétiens évangéliques. Le camp dont il est question est un stage d'été tenu par un femme pasteur du Dakota du Nord qui entraîne ses jeunes recrues à "reprendre le pouvoir en Amérique au nom du Christ" et à soutenir le président Bush dont ils embrassent l'effigie en carton, symbole de sa présence parmi eux.

Trouvant leur modèle parmi les fondamentalistes musulmans, les adultes fanatiques qui encadrent ces enfants les exhortent à entrer en transes pour laisser s'exprimer l'Esprit-Saint en eux, et à haïr le sorcier Harry Potter. Convaincus de détenir la vérité, certains des parents proclament que leurs enfants leur ont été "prêtés" par Dieu et que par conséquent ils ne sauraient les mettre à l'école où on leur enseigne, entre autres, la théorie sacrilège de l'évolution.

Un zélateur du mouvement "pro-life" les entraîne à mener campagne contre l'avortement jusqu'à Washington aux portes du Congrès afin de faire élire un juge hostile à l'interruption de grossesse.
Sachant que les évangéliques représentent d'ores et déjà 53 % des suffrages exprimés aux Etats-Unis, on mesure le poids grandissant qu'ils vont occuper dans la vie politique américaine et les instances de l'Etat américain.

"Jean de La Fontaine, le défi"
Daniel Vigne part de l'amitié qui liait le jeune Jean de La Fontaine (Lorant Deutsch, insipide) à Nicolas Fouquet, le ministre des finances de Louis XIV, qui jaloux de sa fortune le fera arrêter et bannir. Le film démarre sur la somptueuse fête donnée par Fouquet dans son château de Vaux-le-Vicomte, où étaient réunis les plus grands talents de l'époque, les hommes de lettres Molière, La Fontaine, Corneille, le décorateur Le Brun, l'architecte Le Vau, le jardinier Le Nôtre...

Mais là s'arrête la vérité historique et le film brode, avec force costumes, dentelles et perruques, sur le libertinage de l'auteur des célèbres contes et des fables. Et sur sa courageuse fidélité au proscrit Fouquet, malgré les revers financiers et les foudres de l'irascible Colbert (Philippe Torreton), premier ministre zélé du Roi Soleil. Un peu court pour un génie aussi immense que celui de La Fontaine.

"A casa nostra"
Cinéaste humaniste, l'italienne Francesca Comencini, fille de Luigi Comencini décédé début avril, décrit un univers impitoyable basé sur l'appât de l'argent et la corruption dans la Milan des affairistes, le terreau de Sylvio Berlusconi. En virtuose de l'image, elle bâtit une histoire complexe, parfois même obscure, où se croisent une foule de personnages aux mains plus ou moins sales.

Principaux protagonistes : une femme flic inflexible enquête sur un homme d'affaires qui recycle de l'argent sale (et qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Berlusconi), lequel entretient une liaison avec une top model cocaïnomane, laquelle manipule un employé de supermarché prêt à tout pour sortir de sa condition. Dans le camp des victimes : un couple de retraités touchants de candeur et une prostituée ukrainienne enceinte maltraitée . Tout ce monde se croise au final selon un scénario un peu trop forcé pour paraître vrai.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.