![Jordan Bardella](https://static.latribune.fr/full_width/2374898/jordan-bardella.jpg)
Il fallait bien, à un moment, que sa surexposition bouscule les équilibres au sein de sa famille politique. Dans le dernier baromètre réalisé par l'institut Ipsos pour La Tribune Dimanche, Jordan Bardella est jugé le meilleur opposant de droite au gouvernement. Le président du Rassemblement national, tête de liste de son camp et grand favori des européennes, y surclasse pour la première fois Marine Le Pen.
Parmi les Français interrogés, ils sont 25 % à faire du jeune eurodéputé le premier opposant, devant les 18% qui choisissent la présidente du groupe RN à l'Assemblée - et réelle cheffe, de facto, de son parti. Si l'on additionne ces sondés à ceux qui placent les leaders frontistes, respectivement, en deuxième position, Jordan Bardella recueille 39% et Marine Le Pen 35%.
Directeur général délégué d'Ipsos, Brice Teinturier explique ce croisement des courbes par la visibilité médiatique dont jouit le Francilien depuis des mois et par le retrait, concomitant, de l'élue du Pas‐de‐Calais. « Ce qu'il sera intéressant de voir, c'est si elle repasse devant lui après le 9 juin », développe‐t‐il. Parmi les sympathisants du RN, ils sont 82% à faire de Bardella le meilleur opposant de droite, alors que Le Pen est à 73%. Brice Teinturier ajoute un bémol à ce décalage : « Il y a toujours une interrogation, chez ces électeurs, sur la capacité de Le Pen à gagner l'élection suprême malgré son expérience des campagnes, atout qui manque d'ailleurs à Bardella. Mais en matière de satisfaction de voir l'une ou l'autre accéder à l'Élysée, ils sont quasiment à égalité. »
À gauche, Raphaël Glucksmann effectue une remontée au détriment de Jean‐Luc Mélenchon. En mars, dans le baromètre Ipsos, le leader de La France insoumise était perçu comme le meilleur opposant de gauche (premier et deuxième choix cumulés) par 24% des sondés, tandis que l'élu social‐démocrate était à 12%. Désormais, les deux se disputent la première place à 19%. « Jean-Luc Mélenchon subit l'effet d'un fort rejet, contrairement à une Marine Le Pen plus absente des écrans », analyse Brice Teinturier. Si l'ex‐député des Bouches‐du‐Rhône est plébiscité par les sympathisants LFI (78 % en font le meilleur opposant, loin devant François Ruffin à 49%), il est répudié par ceux du PS, des écolos ou de Renaissance. Soit l'inverse des fidélités captées par Glucksmann au cours de cette campagne.
* Par rapport au baromètre d'avril. Sondage ISPOS pour La Tribune Dimanche effectué les 15 et 16 mai 2024 auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France Métropolitaine.