Classement des établissements d'enseignement supérieur : l'Ecole des mines riposte à Shanghai

L'Ecole des Mines vient de publier un classement international des établissements d'enseignement supérieur qui s'appuie sur l'analyse des diplômes obtenus par les dirigeants de Fortune Global 500. 5 écoles françaises figurent dans le top 10. Ce classement tente de gommer la mauvaise image des universités françaises donnée par le classement de référence de l'Université de Shanghai

Le classement des établissements d'enseignement supérieur publié par l'Ecole des Mines devrait mettre du baume au coeur des écoles hexagonales : si Harvard, l'université de Tokyo et Stanford s'arrogent les trois premières places, 5 d'entre elles figurent dans les 10 établissements qu'ont fréquenté le plus grand nombre de dirigeants des 500 plus grandes entreprises mondiales recensées par le "Fortune Global 500". L'Ecole polytechnique arrive en 4e position, suivie par HEC (5e), Sciences Po Paris (8e), l'ENA (9e) et l'Ecole des mines (10e).

Cinq autres établissements (l'INSEAD, L'université Paris Dauphine, l'Ecole centrale Paris, l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers, et l'Ecole nationale supérieure d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et les télécommunications) apparaissent également dans la liste des cent premiers mondiaux.

L'absence des grandes écoles corrigée

"Les résultats de cette enquête mettent en évidence l'excellente position des établissements français, explique Benoît Legais, directeur de l'Ecole des mines. Si le score obtenu était ramené à la taille, les grandes écoles françaises, et en particulier l'ENA et les Mines de Paris, seraient probablement en tête à l'échelle mondiale." L'enquête souligne par ailleurs que si on prenait en compte non pas les écoles de manière isolée mais l'ensemble des établissements regroupés au sein de ParisTech, celui-ci serait sur la première marche du podium.

La satisfaction des établissements hexagonaux est d'autant plus importante qu'une majorité de ceux qui sont cités ne figurent pas dans le classement des meilleures universités mondiales réalisé par l'université de Shanghai. Dans ce classement, désormais reconnu comme une référence dans le monde entier, la meilleure université française se retrouve à la 43° position. Les grandes écoles, à la notable exception de l'Ecole normale supérieure, sont totalement absentes. La publication de ce palmarès avait déclenché un vente de panique dans le monde de l'enseignement supérieur français. Des projets de classement alternatif avait été envisagés par d'autres institutions pour gommer la mauvaise image donnée dans le monde entier des universités et grandes écoles françaises.

Critères différents

"Nous n'avons pas pris les mêmes critères. Nous ne cherchions pas à évaluer l'excellence académique des établissements, mesurée par le nombre de prix Nobel ou les citations dans les revues scientifiques, mais la probabilité de nos étudiants de devenir les dirigeants des entreprises de premier rang mondial, ajoute Benoît Legais. Les deux classements sont en réalité liés : entre 63 % et 76 % des 500 dirigeants considérés par l'enquête de l'Ecole des mines ont également fréquenté un des établissements figurant dans le classement de Shanghai".

Dans un contexte de guerre des talents, l'Ecole des Mines souhaite s'appuyer sur son enquête pour attirer les étudiants français et étrangers. Reste que la population passée au crible est composée essentiellement de dirigeants formés il y a une vingtaine d'années. Depuis, les établissements ont fortement évolué. Ce classement reflète donc une situation passée qui n'apporte pas d'informations sur le devenir des étudiants actuellement formés.

D'autre part, même s'il met en évidence l'importance de formations complémentaires, type MBA, qui permet à Harvard et à l'INSEAD d'accroître le nombre de leurs diplômés. L'importance croissante de ces diplômes pourrait aussi modifier la donne. Enfin, ne s'appuyant que les dirigeants et non pas sur les comités de direction des plus grandes entreprises mondiales, il relative le poids de certaines universités scientifiques de premier rang mondial telle l'université de Cambridge (60ème position) qui fournissent un nombre importants de chercheurs et jouent un rôle de plus en plus important en matière d'innovation.

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