La Chine s'inquiète d'une possible alliance militaire nippo-américaine dirigée contre elle

Américains et Japonais envisageraient, selon la presse nippone, une action militaire concertée en cas d'invasion de Taïwan. Les Chinois font part de leur "sérieuse inquiétude" et rappellent leur attachement au principe d'une "seule Chine".

Les autorités pékinoises ont fait part ce jeudi de leur "sérieuse inquiétude" après la publication par la presse japonaise d'informations faisant état d'une possible coordination militaire nippo-américaine en cas d'invasion de Taïwan ou de frappe nord-coréenne contre l'archipel. "Taïwan est une partie inséparable de la Chine. Tout arrangement doit respecter le principe d'une seule Chine", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Jianchao.

Plus tôt dans la matinée, l'agence de presse japonaise Kyodo, citant des sources gouvernementales américaines et japonaises anonymes, a affirmé que des représentants des ministères de la Défense et des Affaires étrangères japonais et américains devaient examiner ensemble, le mois prochain, plusieurs scénarios de confrontation armée à Taïwan, notamment l'invasion de l'île par la Chine, dont les capacités militaires inquiètent le Pentagone et ses alliés japonais. Ils envisageraient ainsi une hypothétique déclaration d'indépendance de Taïwan suivie d'une intervention militaire chinoise, précisait Kyodo.

La coopération militaire entre Japonais et Américains pourrait alors se manifester par un appui logistique des premiers et des opérations de ravitaillement, ainsi que par des missions de sauvetage de soldats américains portés disparus ou des inspections de navires, selon Kyodo.

Pour Pékin, un tel scénario serait évidemment totalement inacceptable. L'ex-Empire du Milieu affirme en effet depuis des décennies qu'il n'existe qu'une seule Chine. Pékin a menacé d'écraser toute vélléité d'indépendance de Taïwan, séparée de fait du continent depuis 1949 et sur laquelle sont pointés près de 800 missiles balistiques chinois.

Dans sa réaction, Pékin ne cite pas en revanche l'hypothèse d'une frappe nord-coréenne. Si, officiellement, la Chine ne cautionne pas l'ensemble de la politique du pouvoir nord-coréen, elle reste cependant son meilleur allié dans la région.

Ce début de polémique entre Pékin et Tokyo intervient au moment où le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe, nationaliste pragmatique, a fait de la réconciliation avec la Chine un objectif prioritaire de sa politique étrangère.

Les frictions diplomatiques entre les deux pays sont fréquentes. En février 2005 déjà, Tokyo avait provoqué la fureur de la Chine en signant avec les Etats-Unis un accord de sécurité englobant Taïwan, ce qui avait déclenché une grave crise entre les deux puissances asiatiques.

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