Cela ressemble à un enterrement de hache de guerre entre Air France et Aéroports de Paris (ADP). La grande compagnie aérienne française, alliée de la néerlandaise KLM, et le gestionnaire des plates-formes aéroportuaires de Roissy et Orly, la première étant le premier client du second, ont signé un protocole d'accord de "coopération renforcée" sur la qualité de service, selon un communiqué commun publié ce mardi.

Le PDG d'ADP Pierre Graff et le patron d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta annoncent vouloir ainsi "améliorer la fluidité des circuits passagers, optimiser les processus opérationnels aéroportuaires, harmoniser la conduite des projets d'infrastructures utilisées par Air France ou faciliter le développement de nouveaux services au sol".

Le communiqué souligne que les deux partenaires prennent en compte la spécificité de l'exploitation d'Air France à Paris, organisée en "hub" (plate-forme principale de correspondance) à l'aéroport Roissy Charles-De-Gaulle.

L'objectif est de "conjuguer nos efforts afin que Roissy comme Orly comptent parmi les meilleurs aéroports du monde. Les services au sol d'Air France doivent y être considérés comme une référence", souligne Jean-Cyril Spinetta, cité dans le communiqué.

"Nous prenons l'engagement de renforcer les liens client/fournisseur qui unissent naturellement Aéroports de Paris au premier groupe de transport aérien mondial", souligne de son côté Pierre Graff.

Ces déclarations de bonnes intentions rompent avec des années de bisbilles entre les deux groupes, Air France ayant longtemps estimé ne pas être mieux traité que ses concurrents à Roissy et Orly alors qu'elle représente le plus gros du trafic, et critiquant les niveaux des redevances imposées par ADP (avec l'aval des pouvoirs publics), Aéroports de Paris de son côté accusant Air France de volonté hégémonique et de vouloir créer à Roissy un terminal quasiment privatif à l'image de ce que font les grandes compagnies aériennes américaines sur certains aéroports outre-Atlantique. Apparemment, ces temps de tensions semblent révolus.