Le Grenelle de l'environnement déjà sujet à controverse

Une conférence écologique doit être organisée à la rentrée de septembre. Les organisations environnementales se divisent déjà sur l'opportunité d'y participer.

L'organisation écologiste Agir pour l'environnement annonce, dans une lettre ouverte au président de la république française diffusée ce lundi, que sa participation au Grenelle de l'environnement "demeure suspendue à l'adoption préalable de quatre moratoires sur les OGM, l'EPR, la construction de nouveaux incinérateurs et le programme autoroutier". Agir pour l'environnement exige également que, lors de cette réunion, soit mis "à l'ordre du jour (...) deux problèmes majeurs, les pesticides et la téléphonie mobile".

En posant d'entrée ces exigences, l'association tente d'imposer ses vues. Mais, ce faisant, elle semble d'emblée fermer la porte à tout débat qui n'accepterait pas un cadre prédéfini dès le départ et qui consisterait, donc, à prendre les décisions avant de les discuter. Cette vision est certes partagée par certaines organisations et associations appartenant aux branches les plus radicales du mouvement vert. Mais pas par toutes. France Nature Environnement, l'une des plus importantes fédérations françaises d'associations de protection de la nature et de l'environnement a, dès le lendemain de l'élection présidentielle, appuyé la proposition d'un Grenelle de l'environnement.

Plutôt que de déterminer par avance la cadre au sein duquel elle accepterait, ou pas, de participer aux débats, France Nature Environnement a indiqué qu'elle entendait "contribuer, de manière à la fois constructive et vigilante à (la) préparation" de la conférence écologique. En d'autres termes de participer et faire entendre ses propositions avant de juger du succès ou de l'échec de la conférence au sommet.

Une position partagée par la conseillère pour l'environnement de Nicolas Sarkozy. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP de l'Essonne, ce Grenelle de l'environnement qui devrait se tenir "dès le mois de septembre" doit effectivement être l'occasion d'un "grand débat national sans tabou", préambule "à des décisions qui pourront être rapidement prises lors du vote de la loi de finances pour 2008".

Ce chantier qui fut présenté par le candidat vainqueur comme devant être le deuxième de son action présidentielle, sera sans doute, la toute première des tâches à laquelle s'attellera le futur ministre de l'Environnement, dont la rumeur indique qu'il pourrait s'agir d'Alain Juppé, ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux. Avant même d'être convoquée cette conférence suscite de vives polémiques. Qu'en sera-t-il quand elle aura lieu ?

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