Sort incertain pour VDO, filiale de Siemens

Le groupe de haute technologie prépare la mise en bourse partielle de sa division d'équipements automobiles VDO. Mais, selon le Financial Times Deutschland, il envisagerait également une cession complète de l'entreprise.

Vendra, vendra pas ? Les analystes s'interrogent face à l'attitude ambiguë de Siemens. Le groupe allemand ne fait pas mystère de sa volonté d'introduire en bourse une partie du capital de VDO, mais il a également fait savoir que des fonds d'investissements "ont montré de l'intérêt" dans le rachat de sa filiale.

Depuis janvier, le conglomérat a annoncé la cession d'environ un quart du capital de l'équipementier spécialiste des produits électroniques d'assistance à la conduite et de sécurité. Une décision initiée par son PDG Klaus Kleinfeld, qui a répété à plusieurs reprises que la meilleure solution pour Siemens est d'introduire en bourse entre 25% et 49% du capital de VDO.

Pourtant, depuis quelques semaines, les spéculations sur une cession complète vont bon train. Selon les informations du Financial Times allemand, la banque Goldman Sachs aurait été choisie pour préparer, par précaution, ce scénario alternatif d'une vente directe. Plusieurs investisseurs potentiels se seraient déjà fait connaître, à commencer par le fabriquant de pneus Continental qui a déclaré mardi dernier être en discussion avec Siemens sur le sujet.

VDO est une filiale rentable de Siemens, dont la valeur est estimée entre 6 et 8 milliards d'euros par les analystes. Des évaluations qualifiées de "réalistes" par Manfred Wennemer, PDG de Continental.

Une explication de la frilosité de Siemens dans cette affaire serait les déboires que le groupe a essuyé lors de la vente de sa filiale de téléphone portable au taïwanais BenQ. L'acheteur s'était révélé insolvable et l'Allemand avait été contraint de débourser 59 millions d'euros pour indemniser ses anciens employés. "Le fait que la vente ait lieu ou pas dépendra beaucoup de l'importance que BenQ a encore dans les esprits", estime-t-on chez Continental.

Du côté des constructeurs automobiles d'outre-Rhin, on fait pression sur Siemens pour rejeter les offres des fonds d'investissements sur VDO. "Ces investisseurs ont une vision à trois ans, nous, à trente ans", explique un manager d'un grand constructeur pour justifier ses craintes et d'ajouter que "l'industrie automobile ne déteste rien tant que l'incertitude".

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