Les femmes sont de plus en plus exposées à la pauvreté, selon un rapport

La fragilité des femmes sur le marché du travail est en partie la cause de cette situation, selon le dernier rapport d'activité de la délégation aux Droits des femmes de l'Assemblée nationale. Les femmes chefs de famille, dont le nombre augmente, sont dans une situation plus précaire que les autres.

Les femmes représentent en France 51% de l'ensemble de la population mais elles comptent pour 53% de la population pauvre. "Dans un contexte de persistance de la pauvreté et de diffusion de la précarité" en France, les femmes sont les grandes perdantes, souligne le dernier rapport d'activité de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale. Les femmes vivent plus souvent que les hommes sous le seuil de pauvreté, affirme le rapport. La majorité des allocataires de minima sociaux sont des femmes, et le taux de pauvreté des plus de 75 ans notamment est deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes.

Le rapport dénonce en particulier la persistance des inégalités et la fragilité des femmes sur le marché du travail, masquées par l'essor du travail féminin depuis les années 1950. Depuis les années 1990, "un écart significatif demeure entre le taux d'emploi des hommes et celui des femmes (respectivement 68,1% et 56,7% en 2004) tandis que le taux de chômage des femmes demeure supérieur à celui des hommes", souligne le document. Les emplois dont bénéficient les femmes sont souvent des emplois atypiques (temps partiels, précaires), et dans les secteurs dits "féminins", donc mal rémunérés et fragiles. Les femmes représentent près des deux tiers des effectifs non qualifié.

Pour les "travailleuses pauvres", la tentation est forte de quitter le marché du travail à la venue des enfants. Le rapport rejoint le constat de nombre d'experts : le déficit de places en mode de garde collectif et la création du congé parental poussent les femmes en situation d'emploi précaire à abandonner leur travail. Cela conduit à l'apparition aujourd'hui en France "de nouvelles inégalités", entre femmes cette fois, l'écart se creusant entre les femmes bien insérées, disposant d'emploi stables et bien rémunérées et celles employées en temps partiel et percevant de bas salaires. Ces inégalités dans l'emploi concernent aussi l'accès aux mode de garde, les salaires et les retraites.

Les femmes chefs de famille, dont le nombre augmente (+ 23% entre 1990 et 1999) sont davantage en situation de précarité. Leur taux de chômage est presque deux fois plus élevé que celui des mères en couple, elles forment le gros bataillon des femmes à temps partiel subi, et sont les premières à demander le congé parental. Cette précarité de l'emploi "conduit légitimement à craindre une nouvelle dégradation de la situation des femmes retraitées", dont le montant de retraite dans le secteur privé était en 2004 déjà inférieur de 38% à celui des hommes, s'inquiète le rapport, qui demande notamment un accès prioritaire des salariées à temps partiel aux emplois à temps plein et une réflexion globale sur le travail à temps partiel.

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