Marché de l'art : les prix flambent à New York

Les traditionnelles ventes d'art moderne et contemporain du printemps à New York ont battu record sur record. Une fois de plus. Désormais, l'unité de compte devient la dizaine de millions de dollars.

Avec 72,8 millions de dollars, un (très rare) tableau de Mark Rothko a pulvérisé les records pour une oeuvre "post war" à la mi-mai chez Sotheby's lors des traditionnelles vacations de prestige de New York, où la seule soirée a totalisée 254,8 millions de dollars, le montant le plus élevé pour une vente d'art contemporain... pour quelques heures.

Autres résultats millionnaires, "Study from Innovent X" de Francis Bacon à 52,6 millions de dollars, record pour l'artiste, "Graffiti untittled 1981" de Jean Michel Basquiat à 14,6 millions de dollars, record pour l'artiste ou "Photograph 1959" de Robert Rauschenberg à 10,7 millions de dollars, record pour l'artiste.

De son côté, Chritie's, toujours à New York, n'est pas en reste et a le lendemain, battu le record précédent, vieux de 24 heures: un "Green Car Crash d'Andy Warhol a atteint 71,17 millions de dollars, record pour l'artiste, tout comme 25 autres nouveaux records ont été battus. La soirée à elle seule a réalisé 384.654.000 dollars, nouveau record du monde, avec, notamment 65 oeuvres adjugées au-dessus du million de dollars. Trois explications à cette surenchère de prix fous, fous, fous. D'abord un afflux de liquidités de par le monde, notamment en provenance de fortunes récentes de Russie, Chine mais aussi plus confirmées des Etats-Unis et d'Europe, ces dernières profitant d'un euro fort.

Ensuite, la technique commerciale des sociétés de vente, qui, garantissent au vendeur des sommes de plus en plus conséquentes: si le tableau n'atteint pas l'adjudication estimée, le vendeur touchera quand même ce prix. Du coup, les Sotheby's, Christie's et autres font monter les enchères, à tous les sens du mot: publicité, médias, mise en scène de l'oeuvre, tournées internationales, pour attirer et exacerber la concurrence.

Enfin, on trouve de moins en moins de pièces exceptionnelles à vendre. Celles-ci s'arrachent à prix d'or et, par effet d'entraînement, font grimper les cotes d'oeuvres du même artiste, mais moins représentatives.

C'est ainsi que tout le marché connaît une hausse, parfois vertigineuse, mais pas forcément spéculative, car il n'y a ­ encore ­ relativement peu d'invendus (autour de 80 à 85% d'oeuvres achetées par vacation) et plus d'acquéreurs que de vendeurs.

Cette situation devrait également profiter à Paris, qui redorera sans doute son blason prochainement: les grandes maisons parisiennes annoncent des ventes de très haut niveau dans quelques semaines.

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