La saga des démêlés entre l'opérateur historique France Télécom et l'opérateur alternatif Free rebondit. Free vient en effet de déposer une nouvelle plainte contre son grand concurrent, concernant cette fois le problème de l'accès aux infrastructures de très haut débit.

Selon l'Agence France Presse, le Conseil de la concurrence a confirmé ce matin avoir reçu une telle plainte de la part de Free. La démarche a été effectuée par l'opérateur alternatif le 2 juillet dernier, et une décision pourrait être prononcée d'ici la fin de l'année.

Une nouvelle fois, Free reproche à France Télécom de chercher à entraver le développement de la concurrence. En cause : la mise en place des infrastructures nécessaires au développement des services Internet à très haut débit. Ces services (télévision en haute définition, échanges de très gros fichiers, etc.) nécessitent l'utilisation de fibre optique, des câbles qui doivent relier chaque domicile d'abonné.

L'installation de tels câbles est très coûteuse, puisqu'elle impose de creuser des tranchées dans toutes les rues des villes de France. Et il serait bien sûr aberrant que les différents opérateurs creusent chacun des tranchées en parallèle. Dès lors, les autorités de la concurrence souhaitent que les opérateurs en question mutualisent leurs investissements en ouvrant à leurs concurrentes leurs propres tranchées.

Le mois dernier, l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a ainsi lancé deux consultations publiques portant sur ce thème. Objectif : voir comment "permettre l'accès de tous les opérateurs aux infrastructures" avec pour objectif de réduire les coûts des travaux de génie civil.

Mais dans l'immédiat, Free passe donc déjà à l'action contre France Télécom. Le principal concurrent de l'opérateur historique reproche à ce dernier de ne pas lui faciliter l'accès à ses fourreaux contenant les fibres optiques. Même si Free a annoncé voici quelques mois la mise en place de son propre réseau de très haut débit à Paris, l'opérateur ne saurait évidemment disposer des moyens de répliquer l'opération partout en France. D'où la nécessité vitale, pour celui qui se pose en challenger de France Télécom, de pouvoir utiliser les équipements de ce dernier afin d'atteindre le client final.

Selon les estimations de l'Arcep citées par Les Echos, l'opérateur historique dispose à lui seul de "300.000 à 350.000 kilomètres" de tranchées, touchant "plus de deux tiers des foyers" français. Pour Free, tout comme pour l'autre grand opérateur alternatif Neuf Cegetel, il est donc essentiel de trouver un arrangement avec France Télécom, de gré ou de force.