Adulé pendant la bulle Internet, puis toute proche de la faillite après son éclatement, Tiscali est redevenu une entreprise normale. Plus occupé ces dernières années à vendre ses filiales déficitaires, en France ou aux Pays-Bas par exemple, le fournisseur d'accès italien à Internet peut aujourd'hui à nouveau se servir de la Bourse pour financer une acquisition.

Les 210 millions d'euros que la société compte lever, soit environ un cinquième de sa capitalisation actuelle, l'aideront ainsi à payer le rachat du britannique Pipex Communications. Une opération conclue cet été pour un montant total de 210 millions de livres, soit environ 295 millions d'euros. Sur les 210 millions d'euros, 60 millions proviendront de Management e Capitali, le fonds d'investissement de l'homme d'affaires italien Carlo De Benedetti qui avait défrayé la chronique financière dans les années 80 à la tête d'Olivetti.

Il va souscrire à des obligations convertibles qui lui permettront, après exercice au cours des cinq prochaines années, de détenir 5% du capital de Tiscali. De quoi calmer un peu la spéculation sur le groupe Internet alors que circulent depuis des mois des rumeurs d'OPA, alternativement de la part de Deutsche Telekom, de BT Group, de Swisscom ou de Wind. Récemment, la direction de Tiscali a assuré n'avoir eu aucun contact en ce sens.

Très concurrentiel, le marché italien de l'accès à Internet a commencé à se concentrer. Le mois dernier, Vodafone a acquis Tele 2 Italy pour environ 550 millions d'euros, alors que celui-ci ne compte que 400.000 abonnés haut-débit. Or, avec 2,6 millions de clients haut-débit à fin septembre, Tiscali capitalise un peu moins de 1 milliard d'euros. En début d'année, Swisscom avait lancé le mouvement avec le rachat de Fastweb. A l'instar de ce qui se passe en France, cette concentration doit permettre d'améliorer les performances financières de chaque société du secteur. La direction de Tiscali a prévu de faire un point sur la situation économique de la société à la fin du mois.