Noyer estime que la France doit respecter ses promesses pour être crédible

Christian Noyer estime que la Banque de France doit respecter ses engagements en matière de finances publiques pour être crédible en Europe. Le président de la Banque de France invite la France à réformer son marché du travail et prendre des mesures visant "l'augmentation des taux d'activité"

Le gouverneur de la Banque de France (BdF), Christian Noyer juge que la France doit respecter ses engagements en matière de finances publiques pour être crédible en Europe, alors qu'elle souhaite un plus grand poids des gouvernements de la zone euro face à la BCE.

"La France a pris, dans le cadre réformé du Pacte européen de stabilité et de croissance, des engagements", et "leur respect conditionne la crédibilité des efforts engagés (...) sur la scène européenne", affirme Christian Noyer dans sa lettre introductive au rapport annuel de la BdF, reçue ce jeudi par l'AFP.

"Deuxième économie par la taille de la zone euro, la France ambitionne d'y jouer un rôle moteur pour en renforcer (...) le "gouvernement économique" ", précise Christian Noyer, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE). "L'intérêt de notre économie et de nos citoyens commande une grande maîtrise des finances publiques", insiste-t-il, notamment dans le "souci des générations futures".

Nicolas Sarkozy a fait des critiques contre la politique de la BCE l'un de ses chevaux de bataille, jugeant que l'institut monétaire se focalise trop sur la lutte contre l'inflation aux dépens de la croissance. Il souhaite un plus grand poids politique des pays de la zone euro face à la Banque centrale, à travers l'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone.

Parallèlement, le président français a retardé à 2012 la promesse de ramener la dette de la France sous 60% du produit intérieur brut et de combler ses déficits publics, alors que le gouvernement précédent s'était engagé sur 2010 auprès des 12 autres pays de la zone euro. Christian Noyer rappelle que le fait que la "stabilité des prix figure au premier rang des objectifs" de la BCE est le "fruit de l'expérience".

"De nombreux pays ont tenté, au cours des décennies précédentes (...) de stimuler la croissance par des politiques monétaires expansives", à savoir des dévaluations, et "toutes ces tentatives ont échoué", poursuit-il, allusion aux attaques régulières de Nicolas Sarkozy envers l'euro fort, qui a récemment atteint des niveaux historiques à plus de 1,38 dollar.

Le président de la Banque de France invite enfin la France à réformer son marché du travail et prendre des mesures visant "l'augmentation des taux d'activité", jugeant que, dans une économie mondiale "le refus d'adaptation conduirait inévitablement à moins de croissance et à plus d'insécurité pour chacun des Français".

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