Les risques pesant sur le marché immobilier plombent le moral des Américains

L'indice de confiance des consommateurs américains accuse un recul de 4 points à 107,2 en mars, en partie à cause de la dégradation de leurs perspectives futures. Les risques pesant sur le marché immobilier ont sans doute sa part dans ce coup de blues.

Les consommateurs américains font la grimace. Hausse des prix de l'essence, chute du cours des actions à Wall Street, inquiétudes sur marché immobilier, de nombreux facteurs se sont ligués ces dernières semaines pour faire plonger le moral des ménages outre-Atlantique. En mars, selon l'enquête du Conférence Board, la confiance des consommateurs américains s'est dégradée de 4 points avec un indice ressortant à 107,2. La chute est d'autant plus brutale que l'indice de février a été révisé à la baisse à 111,2 au lieu de 112,5.

Le consensus des économistes, réalisé par Reuters, laissait anticiper une baisse mais de moindre ampleur puisque les spécialistes interrogés tablaient en moyenne sur un recul à 108,5.

Dans le détail, la baisse de mars s'explique essentiellement par la dégradation des anticipations des ménages. En effet, le sous indice mesurant leurs sentiments quant à la situation présente ressort en progression de 0,5 point à 137,6 alors que celui relatif à leurs perspectives décroche de 6,9 points à 86,9 points. Les raisons de ce décrochage ne semblent pas se trouver dans leur perception du marché du travail, laquelle apparaît d'ailleurs assez contradictoire. Le pourcentage de consommateurs jugeant que les emplois sont "nombreux" a progressé à 30,5% contre 27,8% mais la proportion de ceux jugeant qu'il est difficile de trouver un travail a parallèlement augmenté à 19,1% contre 17,9%.

Les économistes avancent d'autres explications. Pour Marie-Pierre Ripert (Ixis CIB) "les récents perturbations intervenues sur le marché du logement ont probablement pesé sur la confiance des consommateurs". D'autres comme Michael Darda (NKM Partners) relativisent cette baisse. "La confiance reste à un niveau correct, nettement au-dessus de la moyenne historique. La baisse n'est pas surprenante compte tenu des craintes, on peut même dire de l'hystérie, autour du subprime (ndlr, marché des prêts hypothécaires à risques aux Etats-Unis), de l'accès de faiblesse passager du marché boursier et de la hausse des prix à la pompe".

Concernant le sujet des "subprime", un membre de la Réserve Fédérale américaine a fait part cet après-midi des inquiétudes de la Banque centrale américaine. Pour Sandra Braunstein, même si le marché semble aujourd'hui se corriger lui-même, "certains emprunteurs devraient rencontrer dans les deux ans qui viennent des difficultés".

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