Le norvégien Aker vend les anciens chantiers de l'Atlantique

Le holding norvégien Aker a cédé la totalité de sa participation, soit 40,1% dans le constructeur naval Aker Yards, propriétaire des Chantiers de l'Atlantique pour 356 millions d'euros. A Saint-Nazaire, les syndicats ne décolèrent pas et l'inquiétude monte.

Ce qui n'était qu'une rumeur s'est confirmé: le holding norvégien Aker a créé un choc en annonçant ce lundi la vente de sa participation de 40,1% dans sa filiale de construction navale Aker Yards "à des investisseurs non norvégiens". La cession a eu lieu au prix de 500 couronnes norvégiennes (61,4 euros) par action et la transaction a généré 2,9 milliards de couronnes (356 millions d'euros) pour Aker ASA, d'après le groupe.

Cette opération marque également la vente des ex-Chantiers de l'Atlantique, propriété d'Aker Yards depuis moins d'un an. Le numéro un européen des chantiers navals avait en effet racheté les chantiers au groupe Alstom et mis en place un plan de redressement qui commençait à peine à porter ses fruits.

De tels arbitrages ne sont pourtant pas pour surprendre, venant d'un conglomérat diversifié dans l'énergie, l'industrie de transformation, la pêche et présent dans 45 pays... Aker se désengageait progressivement d'Aker Yards depuis 2004, époque à laquelle il en possédait 75 %, tout en assurant ne pas vouloir s'en séparer. Reste que la cession du solde de sa participation dans le leader européen de la construction navale, dont 60 % est déjà aux mains d'acteurs financiers, inquiète.

Aux ex-Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire, les syndicats, qui ont appris la vente par les médias, ne décolèrent pas. La déception est d'autant plus grande que depuis la reprise de leur entreprise par Aker Yards en juin 2006, tous les signaux étaient au vert: carnet de commandes plein jusqu'en 2011, embauches et même distribution d'une prime, pour la première fois depuis trois ans. Mais la lune de miel n'a pas duré. La crainte maintenant est surtout de savoir qui " va racheter les 40 % d'Aker et quelles vont en être les conséquences pour les salariés", souligne la CFE-CGC qui reproche au Norvégien de "se comporter plus comme un financier qu'un industriel", contrairement à l'image que les Français s'étaient fait de lui lors du rachat à Alstom. "Nous redoutons de passer entre les mains de fonds de pension qui ne voudront pas attendre 2010 pour améliorer nos marges comme l'a prévu la nouvelle direction ", craint la CFDT.

En Norvège, les salariés tentent aussi de se rassurer en rappelant la bonne santé du groupe qui emploie 20.000 personnes sur 17 chantiers dans 7 pays. Aker Yards a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 1,037 milliard de couronnes (129 millions d'euros), en hausse de 33 %. "Nos carnets de commandes sont pleins", précise le porte-parole.

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