Les infrastructures en Asie restent un eldorado

Il y a dix ans, la Thaïlande puis l'Asie du sud-est connaissaient une crise boursière et financière sans précédent. Aujourd'hui ces économies plus matures affichent des taux de croissance à faire pâlir d'envie les pays développées- Les infrastructures, qui accompagnent le développement de ces pays, constituent un vecteur d'investissement de choix.

Le 2 juillet 1997, la Thaïlande décidait de laisser flotter sa monnaie et déclenchait une crise sans précédent qui allait éclabousser les voisins d'Asie du sud est et même déboucher sur une crise des marchés financiers des pays émergents. Dix ans plus tard, tout n'est pas rose, mais les démons semblent aujourd'hui dominés grâce à des économies plus matures.

Une façon de miser sur cet eldorado des pays émergents asiatiques consiste à tout simplement investir sur les sociétés bénéficiant des besoins grandissants en infrastructure en tout genre dans ces régions en plein boom économique. C'est ce que fait Maggie Lee, directrice des investissements chez Invesco, qui supervise les investissements du fonds "Asia infrastructure fund" depuis sa création en mars 2006.

Depuis son lancement, ce fonds investi dans les sociétés en Asie du sud-est, en Chine (26% du portefeuille) et en Inde (10,8%)), mais également à Singapour (12,4%), en Corée (8,4%), en Malaisie (8%) ou aux Philippines (6,2%), bénéficie à plein du boom des infrastructures de ces pays et s'octroie près de 50% en 16 mois. Il profite en effet de l'explosion des infrastructures économiques (BTP), collectives (sociétés liées au développement des gares ou des aéroports par exemple), commerciales (sociétés spécialisés dans les satellites ou le câble) mais aussi des plus classiques sociétés de services publics dans les secteurs notamment de l'énergie (gaz, électricité). A titre d'exemple, la Chine prévoit dans son 11eme plan quinquennal (2006-2010) de dépenser 125 milliards de dollars dans des projets urbains de traitement des aux usées et 17,9 milliards de dollars pour accroître le nombre d'aéroports de 142 à 186!

"Des croissances annuelles du PIB de 9 ou 10% en Chine et en Inde - alors que la croissance dans le reste de la région est de 4 à 6% - constituent deux moteurs évidents pour cette région du monde et particulièrement favorables aux infrastructures", souligne Maggie Lee. "Pour rendre la croissance durable vous devez la recycler dans des infrastructures", assure-t-elle. Et le potentiel est colossal: elle estime les investissements en infrastructures dans cette région du monde aux environs de 200 milliards de dollars par an pour les cinq années à venir!

Bien évidemment, ce type d'investissement n'est pas sans risque. "Les bouleversements politiques constituent un risque car seul un gouvernement stable veut une croissance durable", explique Maggie Lee. "Mais même en Thaïlande, malgré les évènements politiques de l'hiver, les investissements en infrastructures se poursuivent: 4,6 milliards de dollars ont ainsi été investis dans les transports collectifs à Bangkok," explique-t-elle. Autre éléments de risque à prendre en considération: "la croissance peut bien entendu ralentir et les taux d'intérêts remonter, ce qui réduirait les marges bénéficiaires", conclut-elle.

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