Gül renonce à briguer la présidence de la République turque

Le ministre des Affaires étrangères n'a pas réussi à obtenir la majorité nécessaire au Parlement malgré un deuxième tour de scrutin. L'élection présidentielle devrait se tenir après les législatives, qui se tiendront le 22 juillet. Le président de la République pourrait être élu au suffrage universel.

Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül a renoncé dimanche à briguer la présidence de la République après l'échec du deuxième tour de scrutin au Parlement. Le quorum de 367 députés n'a pas été atteint dimanche, pas plus que lors du premier tour, qui avait eu lieu le 27 avril et avait été invalidé ensuite par la Cour constitutionnelle.

L'élection présidentielle ne devrait désormais se tenir qu'après les élections législatives, initialement prévues pour le 4 novembre, mais dont la date a été avancée au 22 juillet. Gül, numéro deux du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, est l'un des artisans de la candidature d'Ankara à l'Union européenne. Il était le seul candidat à la présidence de son pays, majoritairement musulman mais doté d'une Constitution laïque. La Turquie a été ces dernières semaines le théâtre d'importantes manifestations laïques, dont les participants exigeaient le retrait de la candidature de Gül.

L'AKP (Parti de la justice et du développement), qui dispose de 352 députés, n'a pas réussi à s'assurer de la présence d'au moins 367 députés, sur un total de 550, nécessaire pour que Gül soit élu, car la majeure partie des formations de l'opposition ont boycotté la séance. Le premier tour de scrutin avait été invalidé la semaine dernière par la Cour constitutionnelle, laquelle a fait valoir que la présence des deux-tiers des députés était indispensable. La cour avait été saisie par le Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïque), mécontent de ne pas avoir été consulté sur le choix du candidat de l'AKP.

En riposte, le gouvernement a organisé un deuxième tour tout en appelant à des législatives anticipées et en proposant un amendement à la Constitution visant à faire élire le président au suffrage universel et non plus par le seul Parlement. Le président serait dès lors élu pour un mandat de cinq ans, reconductible une fois, et non plus pour un mandat unique de sept ans comme c'est actuellement le cas.

Le retrait de Gül de la course à la présidence constitue la première grande défaite politique de l'AKP depuis qu'il s'est hissé au pouvoir en 2002 sur fond de grave crise financière. Si le Parlement approuve l'amendement sur l'élection présidentielle, le prochain chef de l'Etat pourrait être élu au suffrage universel dans le courant de l'année. Une telle élection directe investirait le président d'une plus grande autorité.

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