Les patrons allemands de la métallurgie vont fortement augmenter les salaires

Un accord avec le syndicat IG Metall a été trouvé vendredi pour une revalorisation des salaires de 4,1% à partir de juin et 1,7% un an plus tard. D'abord applicable aux salariés du Land de Bade-Wurtemberg, cet accord a vocation a être ensuite étendu à tout le pays.

Le patronat de la métallurgie et le syndicat IG Metall ont annoncé vendredi une hausse à partir de juin de 4,1% des salaires en Allemagne dans la métallurgie, l'automobile et l'industrie électrotechnique, suivie d'une nouvelle revalorisation de 1,7% un an plus tard. Cet accord s'appliquera d'abord aux 800.000 salariés du secteur dans l'Etat régional du Bade-Wurtemberg, où se concentre la grande partie de l'industrie automobile allemande, avant d'être ensuite étendu aux 3,4 millions de salariés concernés dans toute l'Allemagne. Ces salariés recevront de plus une augmentation de 400 euros en avril et mai, selon les négociateurs.

Cet accord salarial, valable pendant dix-neuf mois, conclut des négociations acharnées marquées par de multiples grèves d'avertissement massives. Le syndicat IG Metall réclamait au départ une hausse de 6,5%, contre une proposition de 2,5% assortie d'un bonus unique de 0,5% de la part des employeurs. "C'est une belle somme qui va entrer dans la bourse des salariés", a commenté le négociateur du puissant syndicat, Jörg Hofmann. "Nous avons pu empêcher les employeurs d'imposer un tournant dans la politique salariale", a-t-il assuré. Le négociateur des employeurs dans l'Etat régional, Stefan Roell, a pour sa part reconnu avoir voulu "rester sous les 4%", tout en estimant que l'accord trouvé était "équilibré et approprié au vu de l'évolution économique exceptionnellement bonne."

Les négociations dans la métallurgie étaient suivies de très près, alors que les avis divergent en Allemagne sur la répartition de la robuste croissance économique. Nombre d'économistes, soutenus par le gouvernement ainsi que la Banque centrale européenne, ont mis en garde récemment contre des augmentations de salaires trop fortes, qui pourraient selon eux faire déraper la croissance. Mais les organisations syndicales allemandes réclament au contraire une part du gâteau pour les salariés. Après plusieurs années de modération salariale, elles jugent légitime de les faire profiter des bénéfices juteux engrangés par les groupes industriels.

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