Jean-Pierre Revoil ne sera plus le directeur général de l'Unedic dans les six mois qui viennent, voire même à une échéance nettement plus proche. Agé de 62 ans et occupant ce poste depuis février 2003, l'homme est de plus en plus contesté pour sa gestion interne de l'organisme gestionnaire de l'assurance chômage. En outre, ses dernières prises de parole, notamment pour s'élever contre le projet de fusionner l'Unedic et l'ANPE, ont choqué certains membres du bureau de l'organisme, qui estiment que le DG a outrepassé ses prérogatives.

Depuis quelques semaines déjà, Dominique-Jean Chertier, directeur général de Safran et lui même ancien directeur général de l'Unedic, avait été discrètement mandaté par les instances de l'organisme - notamment Denis Gautier-Sauvagnac, vice-président (Medef) - pour trouver un successeur à Jean-Pierre Revoil. Selon nos informations, il s'agirait de Jean-Luc Bérard, actuellement DRH de... Safran.

Surtout, Jean-Luc Bérard (47 ans) connaît bien la maison. Il a en effet été DRH de l'Unedic. Ce juriste de formation a aussi travaillé au GIM, la branche Ile-de-France de l'UIMM, la puissant fédération patronale de la métallurgie, dont Denis Gautier-Sauvagnac est le président.

Sa nomination devrait être confirmée lors d'un bureau de l'Unedic à la mi-mars. Mais, si le Medef a donné son accord, certains syndicalistes, au contraire, s'interrogent sur ce choix: "il va être l'homme lige du Medef. On aurait dû faire appel à un cabinet de chasseurs de têtes", estime l'un d'eux.