Pas d'accord sur les hedge funds au prochain G8

Malgré la demande insistante de l'Allemagne et le soutien des institutions européennes, la Grande Bretagne, les Etats-Unis et le Japon s'opposent à toute régulation.

Les 1.500 milliards de dollars gérés par quelque 9.000 hedge funds (fonds spéculatifs) dans le monde ne feront pas l'objet d'une régulation spéciale. Alors que l'Allemagne tentait, depuis plusieurs mois, de mettre ce sujet au menu du prochain G8 à Heiligendamm du 6 au 8 juin, un conseiller de la Chancelière allemande, Bernd Pfaffenbach a affirmé ce vendredi dans un entretien au quotidien "Süddeutsche Zeitung", qu'il n'y aurait pas d'accord entre les membres des grandes puissances..

Dans le cadre de la préparation de ce G8, le gouvernement allemand travaillait à la préparation d'un texte, sorte de code de bonne conduite pour favoriser une plus grande transparence des hedge funds. Il avait réussi à obtenir le soutien de la Commission européenne et de la Banque Centrale Européenne. A l'inverse, des membres du G8 comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Japon, pays, notamment les deux premiers, qui hébergent la grande majorité des hedge funds existants, sont totalement hostiles à toute réglementation particulière.

De leurs côtés, les instances représentatives des fonds spéculatifs défendent bec et ongles leur indépendance totale. Ils refusent d'être diabolisés par ceux qui craignent l'émergence d'un risque systémique en cas de retournement du marché. Les deux associations, l'Alternative Investment Management Association (AIMA) et la Managed Fund Association (MFA) estiment que la demande du gouvernement allemand est trop imprécise et infondée. "La notion est beaucoup trop nébuleuse" estime Florence Lombard, directrice générale de l'AIMA en précisant: "Nous avons rencontré les autorités allemandes et participé à la réunion du G7 à Washington avec les hedge funds, et il n'y a pas eu de demande précise" selon elle.

De son côté, Michel Prada, président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait déclaré en mars dernier que les fonds spéculatifs "sont des participants utiles sur le marché" et ne nécessitent pas un statut réglementaire particulier.

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