Satisfaction et applaudissements saluent le score de la gauche au siège du PS

C'est le soulagement qui prévaut au Parti socialiste, où l'on estime que les projets du gouvernement ont été désavoués par les électeurs.

"François! François! François!" Les militants et permanents socialistes scandent le prénom de leur Premier secrétaire qui se fraye péniblement un chemin vers la salle de presse où il fera sa déclaration. Les estimations qui viennent de s'afficher sur les écrans de télévisions installés dans les couloirs du siège du Parti socialiste à Paris ont été saluées par des applaudissements et des cris de joies. Et les sourires, absents des visages les heures précédentes sont revenus sur les lèvres.

"La TVA sociale, c'est pas passé, ça a fait beaucoup de dégâts, on a bien fait de dénoncer cela", se réjouit Henri Weber. Le sénateur fabiusien est convaincu que la mesure du gouvernement de François Fillon "a beaucoup pesé dans les votes et a permis de remobiliser l'électorat de gauche mais surtout l'électorat populaire".

Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS, fort discret avant 20 heures, laisse maintenant éclater sa joie. "Notre appel à la mobilisation a été entendu", lance-t-il à tous ceux qui veulent l'entendre. Il analyse également "le bon score de la gauche" comme "un geste de refus des mesures gouvernementales" annoncées entre les deux tours. "La TVA sociale, la franchise sur les soins les français n'en veulent pas", martèle-t-il.

Prenant la balle au bond, son collègue Jean-Luc Mélenchon renchérit. "Ca va les rendre moins arrogants", lance-t-il à l'adresse de la droite alors qu'un large sourire illumine son visage. Plus sérieux il analyse les résultats du scrutin "comme une victoire de la démocratie" qui déjà "va priver Sarkozy de son mini-traité, puisque la droite ne peut avoir la majorité constitutionnelle sans la gauche". Traduction, tout traité international doit être ratifié à la majorité élargie des deux-tiers du congrès. Et même si elle bénéficiera d'une large majorité ordinaire à l'Assemblée, l'UMP n'aura pas, à elle seule, le nombre de députés nécessaires pour atteindre ce quorum.

Dans la cour du siège du PS, les militants applaudissent chaque intervention à la télévision de leurs champions. "Ces résultats démontrent que la politique n'est pas une science exacte et qu'elle peut réserver de grosses surprises", commente Yves, un militant venu de Chelles, dans la banlieue parisienne, qui s'avoue "requinqué" par ce qu'il considère "comme un bon résultat pour la gauche". Toutefois son enthousiasme se terni dès lors qu'on l'interroge sur l'avenir du PS et les chances de François Hollande de rester à son poste jusqu'au prochain congrès du PS prévu pour 2008.

Comme le Premier secrétaire l'a reconnu lors de son intervention télévisée, "le PS doit nécessairement se rénover", admet Yves. Mais selon lui, le score réalisé ce soir "sauve le parti d'une implosion annoncée". "Tout dépendra des éléphants", lui rétorque son voisin Jean-Claude, militant comme lui, mais "beaucoup plus réservé".

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