Les banquiers français optimistes pour leur bonus !

Les financiers sont peu tourmentés par l'impact de la crise sur leur bonus. Toutefois, 2008 serait une tout autre histoire-

Un sondage réalisé en ligne sur l'ensemble des sites d'eFinancialCareers (18 000 répondants au total) révèle que la majorité des financiers, au premier rang desquels les Français, se déclarent optimistes à l'égard de leur prochain bonus. Et ce, en dépit de la crise financière qui court depuis cet été.

En France, 53,7 % des professionnels s'attendent à un meilleur bonus cette année que l'an passé (en comparaison avec 45,6 % en Angleterre, 50,3 % aux États-Unis, 52,9 % au Moyen-Orient, 53,4 % à Hong Kong). Parmi les répondants français - dont une très large majorité est âgé entre 25 et 35 ans, de sexe masculin, et travaille en front-office -, plus d'un quart (26,9 %) pense que l'augmentation sera d'au moins 50 % ! Parallèlement, presque un tiers des banquiers interrogés (31,3 %) est incapable de se prononcer sur la question. Rien de très surprenant, l'incertitude étant le lot commun des financiers à la veille de découvrir le montant de leur bonus.

Plus étonnant, en revanche, la part majeure qu'occupe le bonus dans les revenus des financiers français : 58,3 % du salaire fixe. Ce qui place la France coude à coude avec l'Angleterre (57,7 %) et les États-Unis (58 %). Ces chiffres confirment une tendance nette ces dernières années : les banques françaises privilégient la rémunération variable à l'instar de leurs consoeurs anglo-saxonnes. Cette politique salariale, qui reste largement taboue dans l'Hexagone, donne aux banques de la souplesse pour affronter les périodes de vaches maigres tout en récompensant, de manière ininterrompue, les apporteurs d'affaires.

En revanche, l'enthousiasme ne gagne pas les foules quant aux perspectives de business en 2008. En France, 36,1 % des banquiers français s'attendent à un ralentissement par rapport à 2007 ; 37,8 % anticipent un cru équivalent et 26,1 % pressentent un marché plus porteur. Les champions de l'optimisme sont basés dans la région du Golfe (69,3 % d'entre eux anticipent une meilleure année). Les plus anxieux sont les Anglais (40,8 % d'entre eux se préparent à un retournement de tendance). En tête des facteurs expliquant une tendance à la baisse figurent le rétrécissement du marché du crédit et la baisse de profitabilité dans le secteur des services financiers.

Sans surprise, le défaitisme gagne les troupes lorsque l'on évoque les bonus de la fin 2008. 54 % des Français interrogés pensent qu'ils vont baisser... Y aura-t-il, comme semble le suggérer ce sondage, un effet retard de la crise sur le montant des bonus ? L'avenir nous dira vite si les financiers ont été clairvoyants ou aveuglément optimistes.

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