La baisse du chômage s'est confirmée en 2006 sur fond de polémique

Mardi soir à 20 heures seront connus les chiffres du chômage de décembre ce qui permettra de dresser le bilan pour 2006. En un an, le taux de chômage sera passé de 9,5% à 8,7/8,6%. L'ampleur de ce résultat suscite des débats.

Avec la publication, mardi à 20 heures, des statistiques sur le nombre des demandeurs d'emploi en décembre, c'est l'évolution d'ensemble de la courbe du chômage en 2006 qui pourra être analysée. Et, sauf coup de théâtre, l'année dernière devrait se caractériser par une décrue significative. Fin décembre 2005, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) atteignait encore 9,5%. Un an plus tard, ce taux devrait être descendu autour de 8,7/8,6%.

Alors qu'il y avait 2.310.600 demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "1" (la catégorie officielle qui comptabilise les chômeurs à la recherche d'un emplois à temps plein et n'ayant pas travaillé durant le mois précédent), ce nombre devrait donc être inférieur à 2.100.000 un an plus tard. Un résultat non négligeable alors que la croissance du PIB peine à décoller des 2% et que les créations d'emplois, selon l'Insee, devraient s'établir à 243.000 nouveaux postes.

Dès lors, comment expliquer ces performances en terme de chômage ? Incontestablement, le plan de cohésion sociale initié par le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, a porté ses fruits. Il a signifié le grand retour des politiques en faveur de l'emploi aidé. D'ailleurs, au total, en 2006, ce sont environ 360.000 jeunes ou demandeurs d'emploi qui auront bénéficié de ce type de mesure. Reste aussi le facteur démographique dont le gouvernement persiste à limiter la portée.

Dans sa dernière note technique, parue en octobre, l'Unedic table sur une stabilisation de la population active tendancielle en 2007, alors qu'elle progressait encore de 108.000 en 2004. Concrètement, cela signifie qu'il faut beaucoup moins de créations d'emploi pour parvenir à résorber le chômage. D'ailleurs, Jean-Louis Borloo se veut optimiste. Grâce, notamment, à l'essor annoncé des services à la personne (qui auraient déjà entraîné 130.000 créations d'emplois, rarement à temps plein, en 2006), le ministre voit le taux de chômage ramené à 8% à la fin 2007.

Reste que le chômage, première préoccupation des Français, constitue un enjeu important dans la campagne électorale qui s'ouvre. D'où la multiplication des débats ou autres polémiques sur la façon dont est comptabilisé le nombre des demandeurs d'emploi. Ainsi le collectif associatif "Les autres chiffres du chômage" (ACDC) estime qu'il y a en France 2,3 millions de chômeurs invisibles (tous ceux qui ne sont pas inscrits dans la "catégorie 1" de l'ANPE) et que les sorties de l'ANPE signifie de moins en moins sortir du chômage. Par ailleurs, selon la dernière édition du "Canard Enchaîné", en raison de problèmes "techniques", l'Insee aurait décidé de retarder de six mois (après les élections donc), la publication de son enquête annuelle sur l'emploi (normalement publiable en mars). Or, le "Canard Enchaîné" affirme que les résultats de l'enquête emploi pour 2006 conduiraient à une réévaluation du taux de chômage de 0,5 point. Jean-Louis Borloo devrait répondre sur ce point aujourd'hui.

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