Son regard bleu se perd dans le loin... Venue avec son mari des Hauts-de-Seine, Catherine s'attendait à fêter un raz-de-marée de l'UMP. Las, les premières estimations données à 20 heures la laissent "déçue, très déçue". "C'est l'effet de la TVA sociale", assure-t-elle aussitôt. De fait, la TVA sociale est l'objet de bien des discussions, parmi les quelques centaines d'invités de l'UMP réunis ce soir à la maison de la Chimie. Pour les militants rassemblés ici, la "gaffe" de Jean-Louis Borloo, dimanche dernier, a coûté beaucoup de voix à la majorité. "La perspective de faire une TVA sociale a fait peur, c'est évident", lâche ainsi Paul, militant dans la Seine-et-Marne.

Pour Emilie, des Haut-de-Seine, le résultat décevant de l'UMP est aussi à relier à une forte abstention. "Les gens se sont dit que c'était gagné d'avance, alors ils ne se sont pas déplacés", explique la jeune fille, pour qui "il est impossible qu'il y ait un revirement d'opinion si rapide depuis la présidentielle". Annie, sa voisine de Levallois-Perret, acquiesce : dans son bureau de vote aujourd'hui, il y a eu "encore moins de monde que dimanche dernier".

La déception est toutefois toute relative. Après tout, l'UMP garde une nette majorité. Et puis, "au moins on ne pourra pas nous accuser de détenir tous les pouvoirs de façon totalitaire", affirme Alexandre. "Sarkozy sera la président de tous les Français". Une consolation qui ne permet pas de retrouver l'euphorie du 6 mai. "C'était merveilleux", se souvient Cécile, militante du Val d'Oise.