C'est un géant de plus de deux mètres. Mais sera-t-il un jour plus grand encore dans l'histoire américaine ? Fred Thompson, 62 ans, en tout cas y croit. Il vient d'annoncer, au cours d'un show télévisé très suivi, sa candidature à l'investiture du parti républicain dans la course à la Maison Blanche de novembre 2008.

S'il a choisi cette forme de communication, ce n'est pas par hasard. C'est avant tout un homme de média. Certes, il a été sénateur du Tennessee, un Etat du Sud solidement conservateur, mais sa popularité lui vient avant tout de plusieurs films et séries télévisées, dont la plus célèbre, "Law and Order", toujours à l'écran, l'a sanctifié dans un rôle de procureur. Un rôle qu'il connaît bien d'ailleurs, puisque dans une précédente vie, il a réellement été procureur et largement participé à l'enquête touchant le scandale du Watergate.

D'ailleurs, avant même d'être officiellement candidat, même si en fait il faisait déjà campagne depuis cet été, il obtient un bon score dans les sondages, en se situant juste derrière le très populaire Rudy Giuliani, ancien maire de New York. Mais reste à savoir si tout cela suffit....

Les experts mettent déjà en avant plusieurs problèmes, que Fred Thompson aura à gérer tôt ou tard. D'abord, il ne dispose que de peu d'argent. Pis, il n'a pas eu beaucoup de succès dans sa levée de fonds ces dernières semaines. En juin, il n'a levé que 3,4 millions de dollars, bien moins que les autres poids lourds de la course à la présidentielle.

Ensuite, il lui reste à définir un discours. Pour l'instant, il se présente comme un conservateur proche du peuple, mais cela ne suffit pas. Quelles sont ses positions sur l'Irak, sur l'immigration, la fiscalité ? Personne ne le sait vraiment pour l'instant. Quelles sont aussi ses positions, qui revêtent une importance considérable pour l'électorat conservateur, sur l'avortement ou le mariage gay ? Même absence de réponse.

Bref, autant dire que s'il profite pour l'instant des feux de la rampe sur son beau visage buriné, il devra mettre un peu de substance dans son discours et d'argent dans ses coffres, s'il ne veut pas disparaître telle une étoile filante du firmament politique de la présidentielle.