Déjà élevés, les cours du brut pourraient s'envoler cet été

Un cabinet spécialisé estime dans un rapport que la production de l'Opep est insuffisante. Dans ces conditions, une tension sur les prix du brut cet été n'est pas à exclure.

La "driving season", comme disent les Américains, celle pendant laquelle ils profitent des beaux jours pour faire un tour en voiture, s'annonce périlleuse. Certes, tous les ans à la même époque, les esprits chagrins s'inquiètent d'une poussée de la demande en matière d'essence, alors que l'offre reste grosso modo la même. Mais cette fois-ci, c'est un cabinet spécialisé dans l'analyse des fluctuations et de l'approvisionnement du marché qui le dit.

Selon le CGES (Centre for Global Energy Studies, basé à Londres), "le monde a besoin de plus de pétrole que ce que l'Opep semble vouloir fournir et il va donc être difficile d'éviter une nouvelle hausse des prix du brut cet été". Or, l'Opep a fait savoir à plusieurs reprises qu'elle n'envisageait pas d'augmenter sa production dans l'immédiat. Elle attendrait au contraire la réunion des ministres des pays membres de l'Opep, en septembre, pour évaluer l'état du marché et éventuellement réagir.

De quoi effectivement inquiéter les pays consommateurs. Mais il n'y a pas forcément péril en la demeure. Car s'il est vrai que les membres de l'Opep souhaitent maintenir les cours sur les niveaux de 60 dollars, une tension qui les avantage sans pour autant, d'ailleurs, pénaliser la croissance économique mondiale, il est vrai aussi qu'ils ont fidèlement alimenté le marché en pétrole. Et n'ont même jamais menacé de fermer le robinet.

En fait, si les cours du brut ont bien augmenté ces derniers jours - ils s'affichaient encore en hausse, à 65,07 dollars, à l'ouverture à New York ce lundi, tandis qu'à Londres, le Brent prenait 72 cents, à 70,14 dollars le baril en fin de matinée - c'est avant tout en raison des inquiétudes sur les stocks d'essence aux Etats-Unis, au plus bas, alors même que la "driving season" débute. Il faut dire que près de 40 millions d'Américains devraient prendre la route plus souvent que d'habitude dans les semaines qui viennent, une augmentation de 1,7% par rapport à l'an dernier, selon les statistiques. Et les problèmes des raffineries, obsolètes dans de nombreux cas et qui tournent à plein régime, restent les mêmes que l'an dernier. Des difficultés techniques ont même perturbé la production de ces raffineries ces derniers jours.

A cela s'ajoute un regain de tension au Nigeria, où des éruptions de violence ont perturbé la production. Autant dire que toutes les conditions sont réunies, surtout au point de vue psychologique, pour que les cours du brut continuent de se tendre dans les jours qui viennent...

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